Un moment de partage avec les groupes communautaires
Le 25 octobre avait lieu la distribution des bourses générées par notre tournoi de golf annuel, l’Omnium de l’archevêque. Nous distribuons ces bourses à des organismes communautaires actifs sur le territoire de l’archidiocèse qui en ont fait la demande. Cette édition de l’Omnium nous a permis d’octroyer une quinzaine de bourses pour un montant global de 18 500 $. Parmi les organismes qui ont profité de la générosité de nos commanditaires et de nos participants et participantes, on retrouve des soupes populaires, des maisons de quartier, des centres de soins palliatifs, des groupes d’appui aux jeunes, aux femmes, aux analphabètes et aux personnes âgées. Ils proviennent de la Petite-Nation, de la Haute-Gatineau et de tous les secteurs de la grande ville de Gatineau.
Plutôt que de simplement envoyer les chèques aux organismes,
nous avons pensé les inviter à une réception au vin et aux fromages. On leur
donne ainsi l’occasion de se présenter, d’expliquer à quoi servira leur bourse,
d’échanger avec nous et entre eux. L’événement est caractérisé par la bonne
humeur, la générosité, l’ouverture et un sens profond de solidarité.
Il me semble qu’une Église qui veut prendre le tournant
missionnaire doit favoriser ce genre de partenariat. La solidarité qui
s’instaure entre les communautés chrétiennes et les divers organismes
communautaires qui s’engagent pour le bien commun dans la région profite aux
partenaires. Elle permet à l’Église de continuer à se préoccuper des plus
pauvres et des plus petits parmi nous, même si elle-même s’appauvrit
rapidement. Elle tourne l’Église vers les périphéries de la société et permet à
ses fidèles de mettre en œuvre les vertus de justice, de générosité et de
partage qui sont au cœur de l’Évangile. D’autre part, elle permet aux gens engagés
dans ces organismes de se sentir reconnus, encouragés et valorisés. Je pense
aux paroissiens et aux paroissiennes qui œuvrent dans ces organismes : ils
doivent être fiers de voir leur Église reconnaître leur contribution et leur
venir en aide.
Permettez-moi de vous raconter une triste histoire,
malheureusement trop vraie. Un organisme communautaire dans le nord de
l’Ontario fêtait son dixième anniversaire. Il était voué à améliorer le sort
des familles qui vivaient dans un quartier pauvre de la ville en organisant des
activités pour les enfants et les jeunes, en donnant des cours aux parents, en
militant pour des politiques plus généreuses à leur endroit. Pour marquer leur
dixième anniversaire, ils voulaient faire un grand pique-nique et offrir des
chiens-chauds et des boissons gazeuses aux familles du coin. Les organisateurs
avaient accès à un parc municipal, mais ils s’inquiétaient : quoi faire en
cas de pluie ? Ils ont approché la paroisse sise dans le quartier pour demander
de pouvoir se servir de la salle paroissiale si la météo tournait au pire. La
réponse de la paroisse ? « La salle paroissiale est réservée aux activités
d’organismes paroissiaux. »
Comme j’ai été déçu d’apprendre cela. Une paroisse qui n’est
plus capable de s’engager aux côtés d’hommes et de femmes de bonne volonté qui
cherchent à faire du bien est une paroisse repliée sur elle-même et vouée à
mourir à petit feu. Qu’est-ce qui est plus important : que l’activité soit
« paroissiale », ou qu’elle soit un signe du Royaume de Dieu grandissant au
cœur de l’humanité ? Une autre façon de se poser la question : qu’est-ce
que Jésus aurait fait dans ce cas ? Il me semble que la réponse est évidente.
La joie qui régnait dans le centre diocésain lors du partage
des bourses a été pour moi un signe que l’Esprit était présent et agissant
parmi nous. N’ayons pas peur de nous engager avec d’autres et d’appuyer les
gens qui, sans le savoir, font œuvre d’Évangile. Les communautés chrétiennes —
et chaque chrétien, chaque chrétienne individuellement — rencontrent toutes
sortes d’occasions de valoriser et de soutenir les hommes et les femmes de
bonne volonté. Ne manquons pas notre chance !
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