En préparation à la Première Journée mondiale des pauvres, le 19 novembre 2017, nous présentons un texte en trois partis sur Mgr Adolphe Proulx, le deuxième
évêque du diocèse de Hull (maintenant l’Archidiocèse de Gatineau), et un homme
engagé sur les questions de justice sociale. Voici la première de trois extraits : Mgr Adolphe Proulx – un évêque pour
les pauvres.
L’année 2017 marque le trentième anniversaire du
décès du deuxième évêque de Hull (aujourd’hui Gatineau), Mgr Adolphe Proulx, un
pasteur qui s’est fait connaître pour ses appels incessants pour la justice et
la solidarité envers les plus démunis de notre société mais aussi d’ailleurs.
Dans le but
de mettre en lumière le riche héritage de ce pasteur qui ne craignait pas de
s’identifier aux petits et aux sans-voix, le texte qui suit tente de répondre
aux deux questions suivantes: Qu’est-ce qu’une société juste et solidaire pour
Mgr Proulx? Comment actualiser son
message en utilisant l’éclairage de la doctrine sociale de l’Église? Ce texte
n’a pas de prétention biographique et c’est pourquoi nous laisserons de côté
plusieurs informations sur le déroulement de la vie de Mgr Proulx (à l’exception
de quelques points de repère, qui permettent de dégager certaines tendances) en
mettant plutôt l’accent sur sa pensée sociale.
Nos sources
principales sont le livre publié en 1988 par Novalis et intitulé “Une voix pour
les sans-voix, Le message social de Mgr Adolphe Proulx, évêque de Gatineau-Hull”
(ouvrage désigné par l’abréviation (“VSV”) dans la suite de ce texte) et le “Compendium de la doctrine sociale de
l’Église”
(“COM”).
Disons
quelques mots sur ses origines puisque cela n’est pas sans intérêt pour
comprendre son orientation pastorale ultérieure. Né en 1927 à Hanmer
(aujourd’hui Val-Thérèse), dans la région de Sudbury, très vite il a été exposé
à la misère des autres et aussi à la condition ouvrière. Étudiant, il s’est fait mineur pour payer ses
études. Mais c’était en même temps l’apprentissage d’une solidarité sociale
avec les autres mineurs, comme il l’indique lui-même dans un passage sur ses
années de “formation” sociale où il apprend le sens et la pleine portée du mot
solidarité (VSV, p. 14).
Après avoir
milité au sein de l’ACJC et de la Congrégation mariale, sa vocation sacerdotale
se précise peu à peu. Il entre comme séminariste au St-Augustine’s Seminary de
Toronto et il est ordonné prêtre à North Bay en 1954. Il assumera ensuite
diverses charges pastorales comme vicaire ou curé dans le Nord de l’Ontario,
avant d’accéder à l’épiscopat en 1964 en tant qu’évêque auxiliaire de
Sault-Ste-Marie.
Son
parcours comme évêque est bien présenté aux premières pages de VSV. Il en
ressort que pendant toutes ces années, il n’a eu de cesse d’approfondir et de
mettre en pratique “l’option préférentielle pour les pauvres”, témoin ses
premières années dans l’épiscopat à Sault-Ste-Marie. “J’ai pu partager avec les
prêtres leurs soucis pastoraux, surtout en ce qui concerne les problèmes de
pauvreté et les problèmes des ouvriers en particulier. Le fait d’être évêque me
donnait un peu plus d’autorité pour des questions qui n’étaient pas encore
considérées pastorales, tels les droits des ouvriers et les pauvres. J’ai
également eu la joie de participer à la dernière session du concile Vatican II,
de septembre à décembre 1965”. (VSV, p. 18-19).
L’avenir allait d’ailleurs démontrer
que Mgr Proulx était en véritable syntonie avec le contenu de la Constitution
pastorale sur l’Église dans le monde de ce temps (Gaudium et spes), par
exemple les passages évoqués par le Compendium que nous reproduisons ici,
faisant écho au chapitre 3 sur la vie économico-sociale: “Gaudium et spes affronte
de manière organique les thèmes de la culture, de la vie économique et sociale,
du mariage et de la famille, de la communauté politique, de la paix et de la
communauté des peuples, à la lumière de la vision anthropologique chrétienne et
de la mission de l’Église” (COM, no. 96). C’est ce que tentera aussi de
développer et d'actualiser, à sa façon et en se penchant sur les réalités d’ici
(mais aussi d’ailleurs), Mgr Proulx tout au long de son parcours comme pasteur
de l’Église d'ici.
-->
En juin
1967, il accepte la charge pastorale d’évêque résidentiel pour le diocèse d’Alexandria,
fonction qu’il assumera jusqu’à sa nomination à la tête du diocèse de Hull en
1974.
Aucun commentaire:
La publication de nouveaux commentaires n'est pas autorisée.