En préparation à la Première Journée mondiale des pauvres, le 19
novembre 2017, nous présentons un texte
en trois partis sur Mgr Adolphe Proulx, le troisième évêque du diocèse de Hull
(maintenant l’Archidiocèse de Gatineau), et un homme engagé sur les questions
de justice sociale. Voici le deuxième de
trois extraits : Mgr Adolphe Proulx – pertinence pour
aujourd’hui.
Notre
société, qui a tendance de plus en plus à reléguer Dieu dans la sphère privée,
accorde généralement peu d’attention aux exigences sociales de l’Évangile et à
la doctrine sociale de l’Église. Mgr Proulx a dû faire face tout au long de sa
carrière aux résistances de plusieurs personnes qui n’appréciaient pas ses
sorties publiques, autant politiciens que simples fidèles chrétiens, mettant en
cause la justesse de l’engagement social du chrétien et en particulier d’un
évêque qui n’a jamais craint de faire connaître ses points de vue par
l’entremise des médias.
Il eut à
subir d’acerbes critiques à diverses occasions, par exemple lors de la sortie
du document de l’épiscopat canadien, “Jalons d’éthique et de réflexion sur la
crise économique actuelle” publié lors de la grave récession économique de
1982-83. On l’invitait alors à demeurer dans ses quartiers ou à laisser à
d’autres mieux préparés que lui le soin de se pencher sur les conditions de vie
sociales et économiques du pays et sur le sort des déshérités et des chômeurs.
Mgr Proulx n’a pas craint ces critiques qui ont toujours été présentes tout au
long de sa mission et il y a répondu avec patience (mais aussi avec fermeté) à
diverses reprises, par exemple à l’occasion d’une allocution prononcée au Club
Richelieu de Thurso le 5 mai 1976.
“L’unité
des chrétiens ne peut pas être édifiée sur le mensonge ou sur un bon-intentionnisme
neutre. Jésus voulait l‘unité de ses disciples, mais cela ne l’a pas empêché de
parler des hypocrites et des sépulcres blanchis , ni de chasser les vendeurs du
temple! Il est évident que personne n’aime à se faire remettre en question: « Qu’as-tu
fait du vieillard parqué dans un foyer d’accueil mal organisé? Quand as-tu
visité cette personne âgée la dernière fois? Quand as-tu pensé à élire des
hommes capables d’assurer des lois plus justes dans nos différents parlements?
Quand t’es-tu intéressé vraiment au sort des assistés sociaux, nos blessés de
guerre, victimes d’une société de plus en plus axée sur des profits? Quand
t’es-tu contaminé en acceptant l’ex-prisonnier dans ton voisinage ou
l’ex-drogué qui veut rebâtir sa vie? » (VSV, p. 149).
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Découlant
en droite ligne de l’Évangile et de la doctrine sociale de l’Église, sa pensée
sociale a débordé les frontières du temps et de l’Église elle-même, et les
chrétiens et chrétiennes du Québec et du Canada d’aujourd’hui ainsi que toute
personne de bonne volonté peuvent continuer à s’inspirer de lui et de ses
prises de position éclairantes. Message social qui, on l’aura constaté dans ce
court texte, est toujours aussi pertinent qu’inspirant pour le bien et le
véritable progrès de l’Église, de notre société et du monde actuel!