Mgr Ébacher VIII - Le chemin parcouru par Jésus pour mon salut

Nous sommes proches des jours au cours desquels nous célébrerons en Église le mystère de la mort et de la résurrection de Jésus. Je me sens appelé à approfondir ce mystère, vraiment si déroutant pour mon intelligence : pourquoi le Fils de Dieu meurt-il sur la croix pour moi? Mais en même temps, quel mystère lumineux, fortifiant, consolant pour mon cœur qui a besoin sans cesse d’être soutenu dans son espérance en une vie par-delà la mort?

Cette recherche est fortifiée, exigée même par cette interpellation de l’homéliste qui s’exprime dans la Lettre aux Hébreux (2,1). Oui, je veux prendre très au sérieux ce qui m’a été enseigné afin de ne pas laisser ma vie aller à la dérive. J’ai besoin de fortes motivations pour tenir bon avec espérance, persévérance et courage dans ma marche à ta suite, Jésus.

« Rayonnement de la gloire de Dieu, expression parfaite de son être, le Fils, qui porte l’univers par sa parole puissante, après avoir accompli la purification des péchés, s’est assis à la droite de la Majesté divine dans les hauteurs des cieux. » (1,3)

Jésus, tu es le Fils éternel, la Sagesse en personne, tu es la lumière divine dans notre chair. Tu es l’expression parfaite de Dieu, en tant que son Fils. Tu es Dieu venu planter sa tente au cœur de notre camp, pour employer une image qui vient de saint Jean.

Fils de Dieu, tu es sa Parole vivante, toute-puissante, active, souverainement efficace. Par toi, Dieu conserve l’univers et l’oriente vers la fin qu’il veut. C’est toi, le Fils, qui nous donne de progresser vers le but qui nous est assigné dans le plan divin d’amour et de miséricorde.

Jésus, le Fils qui a pris chair de la Vierge Marie, tu as reçu pour mission « la purification des péchés ». Tu as accompli filialement la volonté du Père par toute ta vie, multipliant actes bienfaisants et paroles annonçant la Bonne Nouvelle. À travers tant de refus, de rejets, de critiques et d’échecs au cœur de ton ministère, tu as obéi au Père et tu lui as été fidèle en tout.

Mais tu as réalisé ta grande œuvre surtout sur la croix. Là, tu as mené ton obéissance filiale au Père à son degré extrême. Là, ton sang, plus éloquent que celui d’Abel, crie « miséricorde ». « Transformée en sacrifice, la mort a cessé d’être une sinistre impasse pour devenir dans le Christ le chemin qui mène l’homme à Dieu. » (Albert Vanhoye) 

Tiré de la mort par le Père, vivant pour toujours, tu t’es « assis à la droite de la Majesté divine dans les hauteurs des cieux ».

Par ta mort et ta résurrection, Dieu a scellé une alliance nouvelle, éternelle avec toute personne humaine qui t’accueille et te reconnait dans la foi comme son Seigneur, toute personne qui espère en toi, t’aime, aime Dieu et les hommes.

Jésus, j’accepte d’être partenaire dans cette alliance d’amour, de miséricorde. Donne-moi l’Esprit, ton souffle livré du haut de la croix. Mon cœur, bien attaché à toi comme à une ancre solidement piquée en terre, je veux marcher vers ce repos que tu as atteint après avoir vécu jusqu’au bout le don de toi pour nous réconcilier à notre Père du ciel et entre nous, devenus tes frères et sœurs pour toujours. 

Pour soutenir mon espérance, Jésus, je prie avec un hymne liturgique :

Point de prodigue

Sans pardon qui le cherche,

Nul n’est trop loin pour Dieu

Viennent les larmes où le Fils renaît,

Joie du retour au Père!

Point de blessure que sa main ne guérisse,

Rien n’est perdu pour Dieu;

Vienne la grâce où la vie reprend,

Flamme jaillie des cendres!

Point de ténèbres sans espoir de lumière,

Rien n’est fini pour Dieu;

Vienne l’aurore où l’amour surgit,

Chant d’un matin de Pâques!

† Roger Ébacher

31 mars 2025