Mgr Ébacher VI - Jésus, le premier de cordée
Après avoir lu la Lettre aux Hébreux, il me semble qu’il convient de comparer Jésus au premier d’une cordée. « En alpinisme, la cordée est l'ensemble des alpinistes liés par une corde, le premier de cordée est le chef de celle-ci. » (Wikipédia) Il a d’abord parcouru la route, parfois même en tant que pionnier. Il en connaît les obstacles, les dangers. Il est l’initiateur qui enseigne les règles essentielles à appliquer dans les circonstances souvent extrêmes de cette ascension. Il donne l’exemple, entraîne, donne l’élan en prenant la tête pour conduire l’expédition au sommet espéré.
Tel est bien Jésus. Dès le moment de son incarnation, il répond à l’interpellation de Dieu entendue dans le psaume : « Me voici, mon Dieu, je suis venu pour faire ta volonté, car c'est bien de moi que parle l'Écriture. » (10, 7,10)
Puis, « pendant les jours de sa vie dans la chair, il offrit, avec un grand cri et dans les larmes, des prières et des supplications à Dieu qui pouvait le sauver de la mort, et il fut exaucé en raison de son grand respect. Bien qu’il soit le Fils, il apprit par ses souffrances l’obéissance et, conduit à sa perfection, il est devenu pour tous ceux qui lui obéissent la cause du salut éternel. » (5, 7-9) Obéissance personnelle, volontaire, parfaite qui a conduit Jésus à prendre sur lui la souffrance et la mort humaines : chemin difficile, douloureux qu’il a transformé en chemin vers sa gloire (2,9) et vers notre salut (5, 8-9).
Jésus est bien celui qui a parcouru le premier ce chemin qui conduit au repos éternel. Et il l’a ainsi tracé pour ses fidèles qu’il n’a pas honte d’appeler ses frères et sœurs. Fils soumis à une éducation éprouvante imposée par le Père, et ce jusqu’à la croix, il est apte à conduire ses frères et sœurs à l’épanouissement de leur relation filiale avec Dieu. Et ce jusqu’en vie éternelle.
Par la foi et le baptême « nous sommes devenus les compagnons du Christ ». (3,14) Il nous a ouvert un chemin nouveau, vivant. Dans les Évangiles, Jésus nous initie à cette voie inédite où lui-même marche résolument : obéir filialement, avec grande confiance et espérance, à la volonté du Père. Maintenons fermement jusqu’à la fin notre engagement baptismal.
Marchant à la suite de Jésus notre Frère, « avançons-nous donc vers Dieu avec un cœur sincère et dans la plénitude de la foi […] Continuons sans fléchir d’affirmer notre espérance, car il est fidèle, celui qui a promis. » (10, 22-23) Tels sont bien les éléments dynamiques de cette marche qu’est la vie chrétienne : la foi-espérance, jointe à l’endurance, la persévérance et à la patience. Ne devenons pas tièdes, paresseux afin d’obtenir l’héritage promis!
Telle est l’espérance au cœur de notre vie chrétienne. Quelle richesse que ce don de Dieu! Il donne de l’assurance, du courage. Il nous console et nous rassure.
La route est ouverte. Notre Chef, notre Guide y est passé. Il l’a ouverte pour tous ceux et celles qui croient en lui, qui acceptent de marcher à sa suite. Allons-y avec courage. Soyons de bons pèlerins, pèlerines d’espérance. Et, pour ne pas manquer de souffle dans ce parcours décisif, pour réussir notre vie, comptons toujours sur la présence active de l’Esprit Saint dans nos cœurs. Prions-le tous les jours :
Viens, Esprit Créateur nous visiter,
Viens éclairer l’âme de tes fils,
Emplis nos cœurs de grâce et de lumière,
Toi qui créas toute chose avec amour.
Toi le Don, l’envoyé du Dieu Très Haut,
Tu t’es fait pour nous le Défenseur,
Tu es l’Amour, le Feu, la source vive,
Force et douceur de la grâce du Seigneur.
Hymne à l’Esprit-Saint : Veni Creator Spiritus
† Roger Ébacher
12 mars 2025
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