Mgr Ébacher V - Jésus notre frère, source d’une ferme espérance



Méditant la Lettre aux Hébreux, une affirmation de l’homéliste m’a profondément ému, me touchant au cœur. Oui, elle pénètre en mon cœur comme une flèche, cette proclamation : Jésus n’a pas honte de nous appeler ses frères et ses sœurs (2, 12). Comment ne pas toujours espérer, après une telle attestation de la relation intime de Jésus avec nous, avec moi? Jésus n’aime pas en général, mais m’aime, moi. Il me reconnaît comme son frère. Il est mon grand Frère et me prend sous sa protection.

Comment est-ce possible que Jésus n’ait pas honte de nous? Une honnête réflexion sur notre situation suffit pour nous plonger dans l’étonnement, la stupeur! Je suis un être faible, pécheur et mortel. Le Fils de Dieu n’a aucunement besoin de moi pour être parfaitement heureux. D’où lui vient cette folie qui lui fait prendre le chemin de ma chair, de la souffrance et de la croix, jusqu’à une mort atroce, pour être totalement semblable à moi et ainsi pouvoir m’appeler : son frère? Qu’est-ce qui l’a motivé à me prendre en charge afin de me faire passer de la mort à la vie éternelle?

L’homéliste trouve la réponse à cette question dans un désir étonnant de la Sagesse éternelle de Dieu. Cette décision du Père consiste à « conduire une multitude de fils jusqu’à la gloire. » Il veut faire de nous, femmes et hommes mortels, ses filles, ses fils, en somme sa famille éternelle. Oui, étonnant désir de Dieu! Et comment peut-il le réaliser?

Dans ce but, il convenait que le Père envoie son Fils dans notre chair et notre sang, participant en tout à notre condition mortelle. Jésus est pleinement homme, fils de la race humaine, né d’une femme. Acte d’obéissance filiale envers le Père et d’une générosité fraternelle inouïe envers nous! Il est bien notre Frère. Il nous prend en charge, il vient à notre secours. Sa souffrance acceptée en faveur de tous les hommes scelle sa solidarité avec nous.

Tel est le chemin qu’il a suivi pour vaincre le mal, le péché, la mort. Une telle solidarité entre lui et nous est la condition de notre salut! Sa résurrection et son accès dans la gloire nous ouvrent l’accès à notre maison familiale éternelle, lieu de notre véritable bonheur.

Ainsi le Christ a rempli son rôle de « pionnier du salut » (2,10). Il a transformé nos chemins de mort en chemin de vie. Ce chemin ouvert par Jésus consiste à vivre jour après jour « la docilité filiale envers Dieu et la solidarité envers tous nos frères » (Albert Vanhoye). À nous d’y marcher avec fidélité et courage, en vrais « pèlerins et pèlerines d’espérance ».

Et l’Esprit est en nous, puissante Énergie divine orientant sans cesse nos pas à la suite de ceux de Jésus, notre Frère. N’hésitons pas à solliciter très souvent son aide, son élan, sa chaleur.

Prions :

Viens, Esprit Saint, et envoie du haut du ciel un rayon de ta lumière. 

Viens, Père des pauvres, viens, dispensateur des dons, viens, lumière de nos cœurs. 

Consolateur souverain, hôte très doux de nos âmes, adoucissante fraîcheur. 

Dans le labeur, le repos; dans la fièvre, la fraîcheur; dans les pleurs, le réconfort. 

Amen.

              Veni, Sancte Spiritus

† Roger Ébacher

5 mars 2025 

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