Repenser nos communautés chrétiennes en ce temps de crise sanitaire

Rencontre du 26 septembre 2020

 

Y ont participé : Carl Hétu, Ronald Beaulne, Gilles Lagacé, Pauline Leduc, Julie Cool, René Laprise, Pierre-Alain Giffard, Annie Assoua, René Laprise, Jérôme Doutriaux et Rodhain Kasuba.

 

Après que le gouvernement avait annoncé le passage de la région de l’Outaouais en zone orange, un groupe informel constitué de quelques diocésains et diocésaines avait cru bon de se réunir le samedi 26 septembre afin de réfléchir ensemble sur des pistes à envisager pour célébrer et vivre notre foi durant ce temps de crise sanitaire. On se rappellera qu’au plus fort de la crise, pendant le confinement au printemps dernier, plusieurs communautés paroissiales avaient simplement fermé boutique. Alors que les perspectives d’avenir sont incertaines, pour ne plus avoir à revivre une telle situation, il était important de mener une profonde réflexion. Le but de cette rencontre n’était pas de trouver une stratégie pour répondre au gouvernement. La rencontre était un espace de dialogue pour nous écouter, pour échanger et pour réfléchir ensemble. Nous avons pu échanger nos idées et envisager des pistes d’action qui peuvent être porteuses d’espérance et de vie pour nos communautés chrétiennes durant ce temps difficile.


1. Un constat a été fait : au plus fort du confinement, la plupart des communautés paroissiales ont manqué de ressources pour assurer un minimum de vie pastorale et missionnaire. Il faut dire que l’ampleur de la crise et son caractère brutal étaient telles que beaucoup n’avaient d’autres choix que de fermer et de congédier le personnel pastoral (prêtres, agentes et agents de pastorale). Cette situation a toutefois éclairé nos failles. 

2. Pour quelques paroisses, cependant, la crise de la covid-19 a été et est l’occasion de faire des très belles choses sur le plan pastoral et d’ouvrir de nouveaux chemins d’Évangile. 

3. Depuis le déconfinement, la plupart des paroisses ont repris leurs activités comme si rien ne s’était passé. Pouvons-nous vraiment poursuivre nos activités comme s’il ne s’était rien passé ? D’où l’importance d’une rencontre comme celle-ci pour réfléchir. Parmi les éléments qui sont ressortis, mentionnons :
  • L’importance et l’urgence, pour nos communautés chrétiennes, de se familiariser avec les médias sociaux comme outils pour la mission. Cependant, ne pas s’en servir uniquement pour les célébrations liturgiques. Les mettre également au service de l’animation d’autres dimensions de la vie chrétiennes : l’éducation à foi, l’engagement et le service des pauvres, et la fraternité. Des exemples concrets ont été mentionnés, notamment à St Aloysius, à St Matthieu et à Notre-Dame de l’Eau Vive (à faire connaître… qui méritent d’être partagés.
  • Se servir de ces outils non seulement comme canaux de la parole d’une personne (prêtre), mais les utiliser comme véritable espace de dialogue et d’échange entre les membres de la communauté.
  • Face à cette crise des paroisses ont développé de très belles ressources d’animation. Certaines parmi ces ressourcent encouragent les chrétiens et chrétiennes à se prendre en main et à animer eux-mêmes, en petits groupes virtuels, des échanges sur la parole de Dieu et des temps de prière.
  • En relation avec le point précédent, il est demandé au centre diocésain d’aider à identifier et à faire connaître sur le plan diocésain ces différentes initiatives et ressources développées par les communautés paroissiales. On suggère de se servir de l’infolettre comme instrument pour partager les ressources, informations entre paroisses.
  • Cette crise sanitaire révèle une fracture entre deux catégories de personnes : il y a d’une part celles qui veulent continuer comme avant la crise (la communauté se définit uniquement autour de la messe) ; d’autre part celles qui empruntent des pistes nouvelles (redécouvrir autrement le sens de la communauté chrétienne). L’importance est d’accompagner les unes dans leur crainte et de soutenir l’élan de créativité des autres.
  • Durant les échanges, on a pris conscience de différences entre les paroisses de la campagne et celles de la ville, notamment en ce qui concerne l’accès aux réseaux sociaux. Il est important d’y être attentif.
  • Avec cette crise sanitaire, certaines communautés ont remarqué une « explosion » de talents et une grande prise d’initiatives de la part de quelques paroissiens et paroissiennes, notamment les jeunes. Nous pensons qu’il est important de soutenir et faire valoir de tels talents. Dans certains cas, ne pourrait-on pas les reconnaître en donnant, par exemple, aux personnes concernées des mandats ? Il pourrait s’agir de mandats paroissiaux, mandats limités au niveau le plus local de l’Église.

Synthèse réalisée par Rodhain Kasuba (v.g.)


Annexe : Quelques verbatims de la réunion, recueillis par Julie Cool

C’est le temps de soigner ensemble les quatre piliers de la vie chrétienne (la liturgie/prière; l’éducation de la foi; le service et la vie communautaire) dans une série de conférences/ateliers Zoom

  • Serait-il possible d’organiser une séries de rencontres autour de ces quatre piliers, animés par les communautés?  Par exemple :
    • Pour le service, inviter des organismes communautaire comme la Pédiatrie Social à participer à un Zoom avec les paroissiens intéressés pour voir comment nous pouvons travailler ensemble.
    • Dans l’éducation de la foi, il y a beaucoup de domaine à explorer
    • Dans la prière, pouvons-nous apprendre de nouvelles formes de prière communautaire?
    • La vie communautaire – ouvrir des espaces pour un partage plus approfondi
  • Il faut réconcilier deux façons de faire - les gens qui veulent trouver ce qu’ils connaissent ET les gens qui veulent innover.
  • les gens ne sont pas unanimes.  Il y en a qui ont peur et qui veulent respecter les 28 jours où on limiterait les contacts.  En même temps, il y en a qui veulent défier les règlements.
  • Il faut tenir compte que les gens en campagne n’ont pas tous accès à l’internet
  • C’est le temps de vivre des célébrations à l’extérieur (comme ils ont fait à Saint-Sixte à la fête des mères, ou les gens restaient dans leurs voiture pendant une célébration (pas une messe) sur le perron de l’église.
  • La majorité de nos paroissiens veulent juste la messe, et veulent surtout que les choses reviennent à ce qu’ils connaissaient. Mais il y en a qui sont ouverts à l’idée que l’église se vive autrement.  Il serait intéressant de rassembler (virtuellement) des petits groupes qui peuvent réfléchir sur des sujets particuliers.
  • Il serait bien d’utiliser l’infolettre comme instrument pour partager les ressources, formations entre paroisses
  • Il serait important de faire une recension de ce qui a bien fonctionné au printemps.  Ceci a été fait par le diocèse de Montréal, et ils ont publié cette liste.
  • Dans certaines paroisses, dans le dernier confinement, il y avait une explosion de talents.  Comment pouvons-nous continuer de mettre ces talents en valeur?  Des exemples dans sa paroisse :
    • Les vêpres sur Zoom 
    • Partage autour de la Parole sur Zoom
    • Préparation en ligne pour la Confirmation
    • Groupe de jeune qui se rencontre en ligne
  • Possibilités : Tant que nous soyons pas dans un confinement complet, nous pouvons toujours se réunir dans l’église en petits groupes.
  • Un défi : Peu de paroisses ont une liste de paroissiens.  Ceci rend la communication très compliquée pendant le temps de confinement.  Certaines paroisses ont essayé de régler ceci, mais ça demeure un problème. « Il faut garder la communauté communautaire »
  • Un autre défi : Il est souvent difficile pour les gens de prendre l’initiative. Il faut connaître les talents des paroissiens.  Il a aussi été suggéré qu’il serait important de donner des mandats à des gens pour les responsabiliser.  Ce n’est pas nécessaire que ces mandats viennent de l’évêque.  Il s’agit d’être attentif aux talents des gens.

Conclusion : Nous allons recueillir ce qui se vit actuellement dans le diocèse et le partager au niveau du diocèse.

 


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire