Mgr Ébacher XXXIV - « L’espérance ne déçoit pas »
Lisons d’abord lentement ce texte si riche et qu’il faut
prendre le temps d’accueillir avec joie.
« Nous qui sommes donc devenus justes par la foi, nous
voici en paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus Christ, lui qui nous a donné,
par la foi, l’accès à cette grâce dans laquelle nous sommes établis; et nous
mettons notre fierté dans l’espérance d’avoir part à la gloire de Dieu. Bien
plus, nous mettons notre fierté dans la détresse elle-même, puisque la
détresse, nous le savons, produit la persévérance; la persévérance produit la
vertu éprouvée; la vertu éprouvée produit l’espérance; et l’espérance ne déçoit
pas, puisque l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint
qui nous a été donné. » (Romains 5, 1-5)
Le point de départ de cet enseignement est
l’affirmation : « Nous qui sommes donc devenus justes par la foi. »
Saint Paul ainsi que les croyants et croyantes de Rome sont, par leur foi en
Jésus mort et ressuscité, réconciliés avec Dieu et insérés par Lui dans un
monde nouveau, celui de la grâce. C’est là un très grand don, celui d’être des
justes, des saints!
Le premier effet de cette grâce divine, c’est de vivre en
paix avec Dieu, ce Dieu qui nous aime. Seul Jésus Christ peut nous révéler
cette véritable paix et nous la communiquer pour que nous en vivions au ras de
notre quotidien avec nos frères et sœurs.
Mais insistons sur le deuxième effet de cette grâce. C’est
l’espérance. « Nous mettons notre fierté dans l’espérance d’avoir part à
la gloire de Dieu ». Cette espérance est aussi un don de Dieu, tout comme la
foi. Elle tend toute notre vie vers l’avenir qui nous attend.
Paul ajoute que nous pouvons être fiers des épreuves qui
nous arrivent, car elles mettent en lumière le sérieux de notre espérance.
Elles nous apprennent à tenir bon, à endurer, à persévérer. L’espérance
chrétienne regarde plus haut et plus loin que toutes ces souffrances. Le but de
la vie est en Dieu!
« L'espérance est une vertu de pauvre : elle est
au bout d'un long chemin de dépouillement; elle est au-delà de nos
découragements, de nos acharnements, de nos “quand même”, elle naît quand nous
sommes complètement remis à la confiance en Dieu, quand nous avons acquis la
sérénité parce que notre œuvre n'est pas la nôtre en réalité, mais la
sienne. » (Marie-Noëlle Thabut) Cette espérance, contrairement à
l’espérance purement humaine, ne peut pas décevoir!
Retenons bien la dernière phrase de Paul : « L'amour
de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l'Esprit Saint qui nous a été
donné ». Gardons l’espérance : Dieu nous aime!
Et je note en terminant que le pape François a pris ce texte
paulinien comme titre pour la bulle d’indiction du grand Jubilé de l’an 2025[1]. Voici un extrait de son
commentaire de ce texte de saint Paul.
« L’espérance naît de l’amour et se fonde sur l’amour
qui jaillit du Cœur de Jésus transpercé sur la croix. […] Et sa vie se
manifeste dans notre vie de foi qui commence avec le baptême, se développe dans
la docilité à la grâce de Dieu, animée en conséquence par l’espérance toujours
renouvelée et rendue inébranlable par l’action de l’Esprit Saint. »
« C’est en effet l’Esprit Saint qui, par sa présence
permanente sur le chemin de l’Église, irradie la lumière de l’espérance sur les
croyants : Il la maintient allumée comme une torche qui ne s’éteint jamais
pour donner soutien et vigueur à notre vie. L’espérance chrétienne, en effet,
ne trompe ni ne déçoit parce qu’elle est fondée sur la certitude que rien ni
personne ne pourra jamais nous séparer de l’amour de Dieu […] Voilà pourquoi
l’espérance ne cède pas devant les difficultés : elle est fondée sur la foi
et nourrie par la charité. Elle permet ainsi d’avancer dans la vie. Saint
Augustin écrit à ce sujet : “Quel que soit le genre de vie, on ne peut pas
vivre sans ces trois inclinations de l’âme : croire, espérer, aimer” ».
Marchons avec fermeté et détermination à la suite de Jésus, le
regard fixé sur le but ultime de notre vie. Soyons de vaillants pèlerins et
pèlerines d’espérance.
Prions avec l’Église :
Seigneur notre Dieu,
que la splendeur de la
Résurrection nous illumine,
pour que nous puissions échapper
à l’ombre de la mort
et parvenir à la lumière
éternelle dans ton Royaume.
Par Jésus, le Christ, notre
Seigneur. Amen.
Dernière prière des Complies
du jeudi
† Roger Ébacher

Commentaires
Enregistrer un commentaire