Mgr Ébacher XXVIII - « …cette bienheureuse espérance… »
À chaque messe, après le Notre
Père, le prêtre prie : « Soutenus par ta miséricorde, nous serons
libérés de tout péché, à l’abri de toute épreuve, nous qui attendons que se
réalise cette bienheureuse espérance : l’avènement de Jésus Christ, notre
Sauveur. »
Dans la 5e préface commune, le prêtre, au nom de
toute la communauté rassemblée, affirme : « … l’attente de sa venue
dans la gloire affermit notre espérance. »
Dans le Credo que nous proclamons en communauté chaque
dimanche, il est affirmé : « Il reviendra dans la gloire pour juger
les vivants et les morts ». C’est cette venue dans la gloire de Jésus,
notre Roi et notre Juge, que notre liturgie nomme : « bienheureuse espérance ».
Même si dans la sainte liturgie nous affirmons et même
répétons notre attente fervente de la venue du Christ dans la gloire, désirons-nous
vraiment avec ardeur cette venue du Christ glorieux, notre Roi, notre Juge? Ne
faudrait-il pas plutôt insister sur l'aspect menaçant et lugubre du Jugement
final, historique et cosmique? Non!, affirme Benoît XVI. Le Jugement est plutôt
un « lieu d'apprentissage et d'exercice de l'espérance ». Nous y
contemplons le Seigneur qui revient comme Roi, base de notre espérance
chrétienne.
« La foi au Christ n'a jamais seulement regardé en
arrière ni jamais seulement vers le haut, mais toujours aussi en avant vers
l'heure de la justice que le Seigneur avait annoncée plusieurs fois. Ce regard
en avant a conféré au christianisme son importance pour le présent. » [1](41)
« Ce souffrant innocent est devenu espérance-certitude :
Dieu existe et Dieu sait créer la justice d'une manière que nous ne sommes pas
capables de concevoir et que, cependant, dans la foi nous pouvons pressentir.
Oui, la résurrection de la chair existe. Une justice existe. La “révocation” de
la souffrance passée, la réparation qui rétablit le droit existent. C'est
pourquoi la foi dans le Jugement final est avant tout et surtout espérance. »
(43) « L'image du Jugement final est en premier lieu non pas une image
terrifiante, mais une image d'espérance. » (44)
Telle est bien la « bienheureuse espérance » que
nous évoquons à chaque messe quelques minutes avant de recevoir la sainte
hostie consacrée. Le Roi et le Juge de toute l’histoire, c’est lui. Souvenons-nous
alors qu’il est toujours avec nous et nous soutient de sa grâce, de sa
miséricorde. Alors, la pensée du Jugement ne nous écrase pas, mais nous stimule
à nous attacher encore plus à suivre Jésus, jour après jours et avec grande
confiance, dans le don total qu’il a fait sur la croix et que l’a conduit à sa résurrection.
Nous lisons dans le catéchisme de l’Église catholique (no 1041) :
« Le message du Jugement dernier appelle à la conversion pendant que Dieu
donne encore aux hommes “le temps favorable, le temps du salut” (2 Co 6,
2). Il inspire la sainte crainte de Dieu. Il engage pour la justice du Royaume
de Dieu. Il annonce la “bienheureuse espérance” (Tt 2, 13) du retour du
Seigneur qui “viendra pour être glorifié dans ses saints et admiré en tous ceux
qui auront cru” (2 Th 1, 10) ».
Oui, la pensée du Jugement final est une école d’espérance. Dans
la bulle d’indiction du Jubilé 2025, le pape François l’attestait aussi :
« En vertu de l’espérance dans laquelle nous avons été sauvés, en
regardant le temps qui passe, nous avons la certitude que l’histoire de
l’humanité, et celle de chacun, ne se dirige pas vers une impasse ou un abîme
obscur, mais qu’elle s’oriente vers la rencontre avec le Seigneur de gloire.
Vivons donc dans l’attente de son retour et dans l’espérance de vivre pour
toujours en Lui. C’est dans cet esprit que nous faisons nôtre l’émouvante
invocation des premiers chrétiens, par laquelle se termine l’Écriture Sainte :
“Viens, Seigneur Jésus!” (Ap 22, 20) »[2]
Prions avec l’Église :
Seigneur Dieu,
par toi nous vient la rédemption,
par toi nous est donnée l’adoption filiale;
dans ta bonté, regarde avec amour tes enfants;
à ceux qui croient au Christ, accorde la vraie liberté
et la vie éternelle en héritage.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
qui vit en règne avec toi dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.
Oraison du 23e dimanche
du temps ordinaire
† Roger Ébacher
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