Mgr Ébacher XXV - « La prière comme école de l'espérance »
Ce titre vient de l’encyclique de Benoît XVI sur l’espérance[1]. Le pape affirme
d’abord : « Si personne ne m'écoute plus, Dieu m'écoute encore. Si je
ne peux plus parler avec personne, si je ne peux plus invoquer personne – je
peux toujours parler à Dieu. S'il n'y a plus personne qui peut m'aider – là où
il s'agit d'une nécessité ou d'une attente qui dépasse la capacité humaine d'espérer,
Lui peut m'aider. Si je suis relégué dans une extrême solitude...; celui qui
prie n'est jamais totalement seul. »
Le pape donne l’exemple du Cardinal Nguyên Van Thuan.
« Durant treize années de prison, dans une situation de désespoir
apparemment total, l'écoute de Dieu, le fait de pouvoir lui parler, devint pour
lui une force croissante d'espérance qui, après sa libération, lui a permis de
devenir pour les hommes, dans le monde entier, un témoin de l'espérance – de la
grande espérance qui ne passe pas, même dans les nuits de la solitude. »
(32)
L'homme a été créé pour être rempli de Dieu. Sa prière est un
exercice du désir de Dieu. Mais son cœur est trop étroit pour la grande réalité
qui lui est assignée. Il doit être élargi. « C'est ainsi que Dieu, en
faisant attendre, élargit le désir; en faisant désirer, il élargit l'âme; en
l'élargissant, il augmente sa capacité de recevoir ». Saint Augustin utilise
une très belle image pour décrire ce processus d'élargissement et de
préparation du cœur humain. « Suppose que Dieu veut te remplir de miel
[symbole de la tendresse de Dieu et de sa bonté] : si tu es rempli de
vinaigre, où mettras-tu ce miel? »
Benoît XVI commente : « Le vase, c'est-à-dire le
cœur, doit d'abord être élargi et ensuite nettoyé : libéré du vinaigre et
de sa saveur. Cela requiert de l'effort, coûte de la souffrance, mais c'est
seulement ainsi que se réalise l'adaptation à ce à quoi nous sommes destinés. Dans
la prière, l'homme doit apprendre ce qu'il peut vraiment demander à Dieu – ce
qui est aussi digne de Dieu. Il doit apprendre qu'on ne peut pas prier contre
autrui. Il doit apprendre qu'on ne peut pas demander des choses superficielles
et commodes que l'on désire dans l'instant – la fausse petite espérance qui le
conduit loin de Dieu. Il doit purifier ses désirs et ses espérances. »
(33)
Et Benoît XVI conclut : « Afin que la prière
développe cette force purificatrice, elle doit, d'une part, être très
personnelle, une confrontation de mon moi avec Dieu, avec le Dieu vivant.
D'autre part, cependant, elle doit toujours être à nouveau guidée et éclairée
par les grandes prières de l'Église et des saints, par la prière liturgique,
dans laquelle le Seigneur nous enseigne continuellement à prier de façon juste.
[…] Ainsi nous pouvons parler à Dieu, ainsi Dieu nous parle. De cette façon se
réalisent en nous les purifications grâce auxquelles nous devenons capables de
Dieu et aptes au service des hommes. Ainsi, nous devenons capables de la grande
espérance et nous devenons ministres de l'espérance pour les autres :
l'espérance dans le sens chrétien est toujours aussi espérance pour les autres. »
(34)
Prions avec l’Église :
Dieu éternel et tout-puissant,
comme nous l’enseigne l’Esprit Saint,
nous pouvons déjà t’appeler du nom de Père;
fais grandir en nos cœurs l’esprit d’adoption filiale,
afin que nous soyons capables d’entrer un jour
dans l’héritage qui nous est promis.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
qui vit et règne avec toi dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.
Prière du 19e dimanche
du temps ordinaire
† Roger Ébacher
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