Mgr Ébacher XXII - L’espérance chrétienne transforme la vie

 



C’est là une certitude fondamentale plusieurs fois affirmée par Benoît XVI dans son encyclique sur l’espérance[1]. Je le cite.

L’essentiel pour la vie des premiers chrétiens, c’était « le fait d'avoir reçu comme don une espérance crédible ». Leur vie en était transformée. « Paul rappelle aux Éphésiens que, avant leur rencontre avec le Christ, ils étaient “sans espérance et sans Dieu dans le monde” (cf. Ep 2, 12). Naturellement, il sait qu'ils avaient eu des dieux, qu'ils avaient eu une religion, mais leurs dieux s'étaient révélés discutables et, de leurs mythes contradictoires, n'émanait aucune espérance. Malgré les dieux, ils étaient “sans Dieu” et, par conséquent, ils se trouvaient dans un monde obscur, devant un avenir sombre. […] »

« C'est dans le même sens qu'il [.. Paul] dit aux Thessaloniciens : vous ne devez pas être “abattus comme les autres, qui n'ont pas d'espérance” (1 Th 4, 13). Ici aussi, apparaît comme élément caractéristique des chrétiens le fait qu'ils ont un avenir : ce n'est pas qu'ils sachent dans les détails ce qui les attend, mais ils savent de manière générale que leur vie ne finit pas dans le néant. C'est seulement lorsque l'avenir est assuré en tant que réalité positive que le présent devient aussi vivable. »

« L'Évangile n'est pas uniquement une communication d'éléments que l'on peut connaître, mais une communication qui produit des faits et qui change la vie. La porte obscure du temps, de l'avenir, a été ouverte toute grande. Celui qui a l'espérance vit différemment; une vie nouvelle lui a déjà été donnée. » (2)

Benoît XVI donne ensuite l’exemple de sainte Bakhita, esclave convertie au Christ. Elle en fut transformée. « Elle apprit que ce Seigneur la connaissait, elle aussi, qu'il l'avait créée, elle aussi – plus encore qu'il l'aimait. Elle aussi était aimée, et précisément par le “Paron” suprême, face auquel tous les autres maîtres ne sont, eux-mêmes, que de misérables serviteurs. Elle était connue et aimée, et elle était attendue. Plus encore, ce Maître avait lui-même personnellement dû affronter le destin d'être battu et maintenant il l'attendait “à la droite de Dieu le Père”. Désormais, elle avait une “espérance” – non seulement la petite espérance de trouver des maîtres moins cruels, mais la grande espérance : je suis définitivement aimée et quel que soit ce qui m'arrive, je suis attendue par cet Amour. Et ainsi ma vie est bonne. Par la connaissance de cette espérance, elle était “rachetée”, elle ne se sentait plus une esclave, mais une fille de Dieu libre. Elle comprenait ce que Paul entendait lorsqu'il rappelait aux Éphésiens qu'avant ils étaient sans espérance et sans Dieu dans le monde – sans espérance parce que sans Dieu. » (3)

« La société présente est considérée par les chrétiens comme une société imparfaite; ils appartiennent à une société nouvelle, vers laquelle ils sont en chemin et qui, dans leur pèlerinage, est déjà anticipée. » (4) Le Christ est le Pasteur « qui nous indique ce qu’est la vie et où elle va. » (8)

Merci, Jésus, d’avoir accepté de marcher sur nos routes humaines, d’y vivre les humbles espoirs de tous les hommes, mais dans la lumière de l’amour du Père pour toi, son Fils fait chair pour nous. Tu t’es fait notre pasteur jusque sur la croix, pour mon indiquer que le chemin des humains ne se termine pas au tombeau. Il y a beaucoup plus après. Tu as suivi ce chemin et tu es ressuscité, vivant auprès du Père, où tu veux nous guider et où tu nous désires avec toi. Tu garantis que notre espérance en la vie éternelle n’est pas vaine.

Prions avec la liturgie de l’Église :

Seigneur Dieu,

par ta grâce tu as fait de nous des justes quand nous étions pécheurs,

tu nous as donné le bonheur

quand nous étions malheureux;

veille sur ton œuvre, veille sur tes dons;

à ceux que tu as justifiés par la foi,

accorde la force de persévérer.

Par Jésus-Christ, ton Fils, notre Seigneur,

qui vit et règne avec toi dans l’unité du Saint-Esprit,

Dieu, pour les siècles des siècles.

Oraison du jeudi de la 5e semaine de Pâques


† Roger Ébacher

8 juin 2025

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