Mgr Ébacher XVIII - L’espérance, énergie divine au cœur de nos souffrances

 


La Lettre aux Hébreux nous exhorte à contempler le Christ en croix, puis dans la joie éternelle. « Débarrassés de tout ce qui nous alourdit – en particulier du péché qui nous entrave si bien –, courons avec endurance l’épreuve qui nous est proposée, les yeux fixés sur Jésus, qui est à l’origine et au terme de la foi. Renonçant à la joie qui lui était proposée, il a enduré la croix en méprisant la honte de ce supplice, et il siège à la droite du trône de Dieu. Méditez l’exemple de celui qui a enduré de la part des pécheurs une telle hostilité, et vous ne serez pas accablés par le découragement. » (12, 1-3)

Croyantes et croyants en Jésus, nous sommes devant une route longue et ardue. Il nous faut une forte endurance, en fait une ferme espérance pour y marcher sans nous décourager. Car nous y attendent bien des combats. Ces épreuves et contrariétés de toutes sortes risquent de nous enfermer dans le défaitisme, le découragement. Mais elles peuvent être par ailleurs autant d’occasions d’approfondir notre relation avec Dieu notre Père qui nous traite comme ses enfants chéris.

C’est lui, Dieu notre Père, qui nous parle dans cette lettre : « Vous avez oublié cette parole de réconfort, qui vous est adressée comme à des fils : Mon fils, ne néglige pas les leçons du Seigneur, ne te décourage pas quand il te fait des reproches. »

Nos souffrances vécues dans la foi deviennent autant d’occasions pour accueillir la parole de réconfort et de consolation de Dieu. « C’est la parole de Dieu qui parle au cœur. […] En donnant un sens à la peine, la parole de Dieu la rend moins lourde à porter. » (Albert Vanhoye) Ne soyons pas rébarbatifs à cette consolation de notre Père.

« Quand le Seigneur aime quelqu’un, il lui donne de bonnes leçons; il corrige tous ceux qu’il accueille comme ses fils. Ce que vous endurez est une leçon. Dieu se comporte envers vous comme envers des fils; et quel est le fils auquel son père ne donne pas des leçons? » (12, 5-7)

En souffrant, on apprend comment vivre et l'on prend de la maturité. Pour les croyants, la souffrance est une leçon de leur Père céleste : il nous éduque. Comme l’atteste la Parole, les souffrances de la vie ne sont pas des châtiments de Dieu, mais des corrections paternelles, des épreuves éducatives venant de celui qui nous aime et nous veut pour toujours avec lui. Prions pour y reconnaître des œuvres de l’amour paternel de Dieu pour nous.

« Si vous êtes privés des leçons que tous les autres reçoivent, c’est que vous êtes des bâtards et non des fils. » (12, 8) N’oublions pas, c’est en tant que nous sommes ses fils et ses filles que Dieu notre Père nous traite ainsi. Il veut nous conduire à la maîtrise de nous-mêmes et au respect des autres. « Quand on vient de recevoir une leçon, on n’éprouve pas de la joie mais plutôt de la tristesse. Mais plus tard, quand on s’est repris grâce à la leçon, celle-ci produit un fruit de paix et de justice. » (12, 11)

Cette Lettre nous donne « un enseignement substantiel, où apparaissent bien toute la profondeur et toute la vigueur de l’espérance chrétienne. Celle-ci ne se laisse pas déconcerter par les épreuves de l’existence. Elle y trouve, au contraire, l’occasion d’une confiance et d’un dynamisme renouvelés, car elle sait y reconnaitre une manifestation de l’amour du Père. » (Albert Vanhoye)

Prenons donc bien soin de notre espérance! Rien ne peut lui faire obstacle. Par sa passion le Christ a transformé les obstacles en moyen d’avancer. Les épreuves fournissent l’occasion d’une union plus réelle au sacrifice du Christ. On y apprend avec le Christ à faire la volonté de Dieu. On se soumet avec le Christ à l’action transformante de Dieu notre Père. Au lieu de provoquer le découragement, l’épreuve renforce l’espérance.

Prions avec Charles de Foucauld :

Mon Père,

Je m'abandonne à toi,

fais de moi ce qu'il te plaira.

Quoi que tu fasses de moi,

je te remercie.


Je suis prêt à tout, j'accepte tout.

Pourvu que ta volonté

se fasse en moi, en toutes tes créatures,

je ne désire rien d'autre, mon Dieu.


Je remets mon âme entre tes mains.

Je te la donne, mon Dieu,

avec tout l'amour de mon cœur,

parce que je t'aime,

et que ce m'est un besoin d'amour

de me donner,

de me remettre entre tes mains, sans mesure,

avec une infinie confiance,

car tu es mon Père.


† Roger Ébacher

5 juin 2025


Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Mgr Ébacher II - Pèlerins et pèlerines d’espérance

Qu'est-ce qu'un comité de liturgie? Quelle est sa mission?

Mgr Ébacher VIII - Le chemin parcouru par Jésus pour mon salut