Mgr Ébacher XIX - Nos relations spirituelles enflamment notre espérance
La Lettre aux Hébreux
nous rappelle la communion que nous vivons avec les saintes et les saints, avec
les anges, avec Dieu et avec Jésus. L’orateur, rappelant l’initiation
chrétienne où tout est spirituel, exhorte les baptisés à s’engager avec
espérance dans de multiples relations avec le monde spirituel et sa vivante
complexité.
« Vous êtes venus vers la montagne de Sion et vers la
ville du Dieu vivant, la Jérusalem céleste, vers des myriades d’anges en fête
et vers l’assemblée des premiers-nés dont les noms sont inscrits dans les
cieux. Vous êtes venus vers Dieu, le juge de tous, et vers les esprits des
justes amenés à la perfection. Vous êtes venus vers Jésus, le médiateur d’une
alliance nouvelle, et vers le sang de l’aspersion, son sang qui parle plus fort
que celui d’Abel. » (12, 22-24)
Par la foi et le baptême, les croyants sont devenus des
citoyens de la cité céleste. Il s’agit de la ville vers laquelle Abraham tendait,
sans l’atteindre : « La ville dont Dieu lui-même est le bâtisseur et
l’architecte. » Lui et Sara « l’avaient vue et saluée de loin,
affirmant que, sur la terre, ils étaient des étrangers et des voyageurs. En
fait, ils aspiraient à une patrie meilleure, celle des cieux. Aussi Dieu n’a
pas honte d’être appelé leur Dieu, puisqu’il leur a préparé une ville. » (11,
10-16) C’est la Sion, le Jérusalem céleste, lieu de sainteté et de paix. C’est
notre patrie, à laquelle nous aspirons tout en vivant en exilés sur cette
planète terre.
Cette ville que nous espérons
habiter un jour est peuplée d’une multitude d’êtres spirituels. On y note
d’abord « des myriades d’anges en fête ». « Les anges sont les
témoins de la sainteté de Dieu, mais leur proximité dégage ici une atmosphère
paisible de fête […] Pour les chrétiens, se trouver associés étroitement avec
les anges de Dieu, c’est participer à une vie spirituelle intense dans la
louange, l’adoration et la contemplation du Très-Haut » (Albert Vanhoye)
Vous êtes venus « vers
l’assemblée des premiers-nés dont les noms sont inscrits dans les cieux. »
Il s’agit de l’adhésion à l’Église, assemblée de tous les baptisés. Nous y
avons été inscrits au Livre de Vie. Et nous sommes appelés à y vivre en frères
et sœurs quand nous y célébrons notre espérance en Jésus notre Seigneur.
Vous êtes venus « vers Dieu,
le juge de tous. » Notre consécration baptismale nous met en rapport avec
Dieu lui-même, notre juge miséricordieux. C’est là l’essentiel de notre situation
spirituelle. Privilège insondable. Grâce inimaginable qui demande respect et
réponse généreuse.
Vous êtes venus « vers les
esprits des justes amenés à la perfection. » Il s’agit de ces femmes et de
ces hommes qui ont pleinement réussi leur vie. On les nomme les saintes, les saints.
« Cette pleine réussite en eux du dessein de salut donne à ceux qui sont
encore en route l’assurance que l’objectif poursuivi n’est pas hors d’atteinte. »
(Vanhoye)
« Vous êtes venus vers
Jésus, le médiateur d’une alliance nouvelle, et vers le sang de l’aspersion,
son sang qui parle plus fort que celui d’Abel. » Jésus est le « médiateur
d’une alliance meilleure, reposant sur de meilleures promesses. » (8, 6) Cette
alliance neuve, rayonnante de jeunesse, est fondée sur le Christ, son
obéissance filiale envers Dieu et sur son extrême solidarité avec ses frères et
sœurs que nous sommes.
Alliance neuve de miséricorde et
de bonté, elle se concrétise par une approche possible de Dieu et de toute l’assemblée
céleste. De plus. Jésus, sur le trône céleste, intercède sans cesse pour nous.
Son sang, qui parle avec plus d’autorité que celui d’Abel, crie vers le Père :
miséricorde.
Toutes ces relations, que nous
devons développer avec ferveur et vigilance, enflamment notre espérance,
fortifient notre assurance. Et rien ne doit nous décourager dans notre marche
vers cette Cité céleste, lieu de notre repos et de notre paix éternelles.
Prions avec l’Église :
Garde
à ton peuple sa joie, Seigneur,
toi
qui refais ses forces et sa jeunesse ;
tu
nous as rendu la dignité de fils de Dieu,
affermis-nous
dans l’espérance de la résurrection.
Par
Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
qui
vit et règne avec toi dans l’unité du Saint Esprit,
Dieu,
pour les siècles des siècles.
† Roger Ébacher
12 juin 2025
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