Mgr Ébacher XVII - Les souffrances du Christ garantissent notre espérance

 



La Lettre aux Hébreux présente Jésus comme le pionnier et l’initiateur sur le chemin de notre salut. Or ce qui me frappe, c’est que l’auteur insiste fréquemment sur les souffrances que Jésus a dû endurer pour nous ouvrir ce chemin qui conduit à la joie éternelle. Le Christ est homme, fils de la race humaine (2,6). Il est notre frère (2,11-12). Et son accès dans la gloire à travers la souffrance acceptée « pour tout homme » (2,9) scelle à jamais cette solidarité avec nous.

Jésus a été en tout semblable à nous. Il a été un homme sensible, émotif, capable de plaisir et de douleur, de joie et de peine, de sérénité et d’angoisse. Mortel et il a connu la souffrance devant la mort. Il a dû, comme nous, faire la volonté de Dieu (10, 7-10). « Pendant les jours de sa vie dans la chair, il offrit, avec un grand cri et dans les larmes, des prières et des supplications à Dieu. […] Bien qu’il soit le Fils, il apprit par ses souffrances l’obéissance et, conduit à sa perfection, il est devenu pour tous ceux qui lui obéissent la cause du salut éternel. » (5, 7-9) En somme, il a été « éprouvé en toutes choses, à notre ressemblance, excepté le péché. » (4, 15)

« Puisque les enfants des hommes ont en commun le sang et la chair, Jésus a partagé, lui aussi, pareille condition : ainsi, par sa mort, il a pu réduire à l’impuissance celui qui possédait le pouvoir de la mort, c’est-à-dire le diable, et il a rendu libres tous ceux qui, par crainte de la mort, passaient toute leur vie dans une situation d’esclaves. […] Il lui fallait donc se rendre en tout semblable à ses frères […] afin d’enlever les péchés du peuple. Et parce qu’il a souffert jusqu’au bout l’épreuve de sa Passion, il est capable de porter secours à ceux qui subissent une épreuve. »  (2, 14-18)

Parce que pionnier du salut, il lui fallait vivre la solidarité dans la souffrance. Qui veut sauver les humains doit les prendre où ils sont et parcourir avec eux leur chemin. La souffrance fait partie de la condition humaine et Jésus a dû la vivre.

Et quelles souffrances pour nous! Contemplons-le dans son agonie. Il pleure, il crie. Il se traîne à terre en suppliant! Tout cela par obéissance au Père et par amour pour nous. « Oui, le Fils éternel sait quelle paix, par grâce, on trouve à obéir, mais au prix de quelle douleur en ce monde où le péché développe une formidable résistance à l’amour de Dieu » (Claude Bourgin)

Il est très opportun de nous donner un bon temps de méditation, même de contemplation, face aux souffrances de notre Frère, surtout face au Crucifié, afin d’y découvrir la source de notre espérance.

Affirmons notre foi confiante, notre espérance persévérante, en Jésus, notre Sauveur, notre Frère. Approchons-le avec assurance. Il nous comprend. Il nous aime. Il est mort sur la croix pour nous. Il est vivant au ciel, avec son Cœur ouvert et ses plaies glorieuses et il intercède pour nous. Il est notre guide dans cette route où nous rencontrons nous aussi tellement de souffrances. Il est notre force, notre consolation, notre soutien. Tenons à lui, notre unique espérance : il est notre ancre dans nos tempêtes.

Prions :

Seigneur Dieu

tu nous recrées pour la vie éternelle

dans la résurrection du Christ;

affermis la foi et l’espérance de ton peuple;

ne laisse pas le doute entamer notre confiance

dans les promesses que toi-même nous as faites.

Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,

qui vit avec toi dans l’unité du Saint-Esprit, 

Dieu, pour les siècles des siècles.


Prière du mardi du 5e dimanche de Pâques

† Roger Ébacher


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