Mgr Ébacher XIII - L’espérance dans L’autobiographie du pape François (2)

Le titre du chapitre 22 est : « Main dans la main avec une petite fille irrésistible. »

Le pape aime commencer ses enseignements par une histoire. Cette fois, c’est l’histoire de Carlos et Paula, un couple que le pape unit par les liens du mariage chrétien, alors qu’ils sont dans un avion au Chili. Histoire qu’il faut lire, tant elle est originale! Et voici la conclusion :

« La famille chrétienne est une fabrique d’espérance, encore plus en cette période de perte de sens […] Sans espérance, tout devient étouffant, provisoire, perdu. Même la foi devient vaine. »

« L’histoire de Carlos et Paula, c’est l’espérance. Voilà la conclusion qu’attendait cette histoire, une conclusion qu’il faut renouveler chaque jour. Espère, espère, et espère encore. La force discrète et invisible de l’espérance, voilà au fond ce que nous avons célébré au pied de la cordillère des Andes, dans ce diocèse du ciel qu’était devenu l’avion. » (329)

Après avoir raconté une autre histoire, celle du drame de 1972 : l’avion tombé dans la cordillère des Andes, la solidarité et le courage des survivants, le pape en tire l’enseignement : « Ces hommes et ces femmes ont espéré ensemble, tirant leur force et leur soutien de la prière, et du fait de former une équipe. Dans les conditions les plus difficiles, ils ont été témoins et prophètes de l’espérance partagée. » (332)

Après ces 2 exemples, le pape en vient à un enseignement explicite sur cette « petite fille irrésistible ». Un beau paragraphe parle de l’espérance humaine. « Il s’agit bien plus que d’une illusion, et de bien plus que de simple confiance : l’espérance humaine est en réalité un médicament, un remède. » (333)

Cet enracinement humain de l’espérance étant scientifiquement prouvé, le pape passe à l’espérance chrétienne. Elle est « infiniment plus que cela. Elle représente la certitude que nous sommes nés pour ne plus jamais mourir, que nous sommes nés pour les cimes, pour jouir du bonheur. » (333)

« L’espérance chrétienne est invincible parce qu’elle n’est pas un vœu pieux. Elle est la certitude que nous marchons tous vers quelque chose qui n’est pas ce que nous voudrions qu’il soit, mais qui existe déjà. […] L’espérance ne déçoit jamais. » (333-334)

L’espérance est le « casque du salut » (s. Paul), « une protection pour la tête, pour nos pensées, contre nos peurs. » Et le pape en donne de nombreux exemples… Il cite Dante et l’inscription sur la porte de ses Enfers : « Vous qui entrez, abandonnez tout espérance. » (335) Il fait appel à un mythe grec racontant l’ouverture de la boîte de Pandore. Une fois tous les maux sortis, il reste un petit don : l’espoir! « C’est ce qui existe de plus divin dans le cœur humain. » (335)

Le pape cite longuement Péguy. Cette petite « qui entraîne tout » lui rappelle des visages rencontrés : paysans, ouvriers, migrants, sans-abri, démunis, personnes âgées, enfants, jeunes… « L’espérance chrétienne est cette vertu humble et forte qui nous soutient et ne nous laisse pas sombrer dans les nombreuses difficultés de l’existence. L’espérance est une ancre… » (337)

Et ainsi continue ce chapitre consacré à l’espérance. Pages sereines, lumineuses, encourageants, nous invitant à marcher main dans la main avec cette « petite fille irréductible. »

Et le chapitre qui suit traite du sourire et de l’humour!

Prions pour le repos de l’âme du pape François :

Seigneur Dieu, Père tout-puissant,

tu nous as affermis par le mystère de la croix de ton Fils

et, par le baptême, tu nous as marqués du signe de sa résurrection;

dans ta bonté, accorde à ton serviteur le pape François

d’être uni à la communauté de tes élus.

Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,

qui vit et règne avec toi dans l’unité du Saint-Esprit,

Dieu, pour les siècles des siècles.

† Roger Ébacher

2 mai 2025