Mgr Ébacher XVI - La foi sollicite notre espérance par de puissants désirs

 

La Lettre aux Hébreux est un long discours d’encouragement. Ces exhortations se font plus fréquentes et plus vives parfois. Tel est le cas quand l’auteur nous enseigne l’importance de la foi pour avancer avec succès dans le pèlerinage de la vie chrétienne. Il s’agit d’une marche vers le repos promis, la patrie céleste. La foi y agit comme lumière, l’espérance comme énergie, l’amour comme paix avec nos frères et sœurs cheminant avec nous. Et c’est l’Esprit de Jésus ressuscité et monté au ciel qui nous comble de ces dons, agissant en nous et par nous, en synergie avec nous.

La foi révèle le but de la vie : le repos promis. Elle nous fait le contempler, le désirer. Elle en fait entendre l’appel, l’attrait. Mais c’est l’espérance qui, avec la persévérance et le courage, nous fait cheminer vaillamment vers ce but qui est la vie éternelle.

L’homéliste nous interpelle avec fermeté : « Ainsi donc, frères saints, vous qui avez en partage une vocation céleste, considérez Jésus, l’apôtre et le grand prêtre de notre confession de foi. » Le Christ est digne de foi, lui le Fils. « Et nous sommes sa maison, si du moins nous maintenons l’assurance et la fierté de l’espérance. […] Frères, veillez à ce que personne d’entre vous n’ait un cœur mauvais que le manque de foi sépare du Dieu vivant. Au contraire, encouragez-vous les uns les autres jour après jour […] Car nous sommes devenus les compagnons du Christ, si du moins nous maintenons fermement, jusqu’à la fin, notre engagement premier. »  (3, 1-14)

Et l’homéliste ajoute que la Parole de Dieu qu’est Jésus ressuscité nous offre une aide en vue de nous faire accéder au salut, au repos promis : « Craignons donc, tant que demeure la promesse d’entrer dans le repos de Dieu, craignons que l’un d’entre vous n’arrive, en quelque sorte, trop tard. »  (4,1)

En somme, la foi est un ferme appel qui attise les désirs de l’espérance : « Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas votre cœur. » (4, 7) L’avenir est ouvert devant le croyant qui prend au sérieux la Parole. La foi vécue avec une ferme espérance et une grande assurance est le chemin pour atteindre le repos éternel. Une foi qui espère et persévère nous introduit dans le repos de Dieu.

Nous sont aussi données des paroles d’encouragement : « Frères, c’est avec assurance que nous pouvons entrer dans le véritable sanctuaire grâce au sang de Jésus : nous avons là un chemin nouveau et vivant. […] Continuons sans fléchir d’affirmer notre espérance, car il est fidèle, celui qui a promis. » (10, 19-23)

« La foi est une façon de posséder ce que l’on espère, un moyen de connaître des réalités qu’on ne voit pas. » (11, 1) Il s’agit de la foi en Jésus ressuscité, qui nous a ouvert un chemin inédit, nous offre des promesses de vie, de bonheur. Elle oriente, soutient, stimule, insuffle persévérance et courage à notre espérance.

Au sujet des croyantes et croyants qui ont vécu avant Jésus, « cette immense nuée de témoins » (12, 1), l’auteur constate : « C’est dans la foi, sans avoir connu la réalisation des promesses, qu’ils sont tous morts; mais ils l’avaient vue et saluée de loin, affirmant que, sur la terre, ils étaient des étrangers et des voyageurs. » (11, 13) « En fait, ils aspiraient à une patrie meilleure, celle des cieux. » (11, 16) Le terme du voyage est céleste. Il s’agit de la vie au-delà de la mort, dans une intime communion d’amour et de paix avec Dieu.

Prions avec cet hymne :

Louange à toi, Seigneur Jésus!

L’humble chemin de ta venue

guide nos pas jusqu’au salut.

R/Alléluia, alléluia ! alléluia !

La mort n’a pu garder sa proie,

l’enfer vaincu s’ouvre à ta voix,

l’amour triomphe par la croix.

Voici la tombe descellée,

et ses témoins, pour l’annoncer,

sont envoyés au monde entier.

Tu es vivant, gloire à ton nom!

Hâte le temps où nous pourrons

vivre sans fin dans ta maison.

† Roger Ébacher