Articles

Affichage des articles du 2025

Mgr Ébacher XXXIIA - Marie Mère de l’Église, femme qui a « espéré contre toute espérance »

Image
  Nous voici proche du 11 octobre, date retenue pour célébrer, le cœur plein d’espérance, la patronne de notre diocèse : Marie, Mère de l’Église. Revenons brièvement sur les raisons de ce choix. C’est le 11 octobre 1962, fête de la maternité divine de Marie, que le pape saint Jean XXIII a ouvert le Concile Vatican II. Il plaçait ainsi le Concile, son déroulement et ses fruits, sous la protection de la Vierge Marie. Notre diocèse a été créé par le même pape durant ce concile, le 27 avril 1963. Et c’est aussi durant ce concile, le 21 novembre 1964, que saint Paul VI a déclaré solennellement Marie Mère de l’Église. En voici le texte : « De très nombreux Pères ont fait leur notre propre vœu en demandant instamment que soit explicitement déclarée, pendant ce Concile, la fonction maternelle que la bienheureuse Vierge Marie exerce envers le peuple chrétien. Dans ce but, Nous avons cru opportun de consacrer, dans cette séance publique, un titre en l'honneur de la Vierge,...

Mgr Ébacher XXXII - La définition du chrétien : une personne qui espère

Image
  Les précédentes réflexions sur l’espérance nous ont conduits à scruter divers aspects de cette vertu théologale et à saisir qu’elle est au cœur du dynamisme quotidien de la vie chrétienne. Déjà, saint Paul l’enseignait à ses jeunes chrétiens, venus du paganisme. Il appliquait cette certitude de la place essentielle de l’espérance dans toute vie de disciple de Jésus à diverses situations que vivent ces personnes. Par exemple, il les interpelle vivement au sujet de leur conduite morale. « La volonté de Dieu, c’est que vous viviez dans la sainteté, en vous abstenant de la débauche, et en veillant chacun à rester maître de son corps dans un esprit de sainteté et de respect, sans vous laisser entraîner par la convoitise comme font les païens qui ne connaissent pas Dieu » (1 Th. 4, 3-5), donc qui sont sans espérance. Certes, les païens de l’époque avaient des dieux, auxquels ils ne faisant pas tellement confiance! Et ils avaient, comme tout être humain, divers espoirs qui ani...

Mgr Ébacher XXXI - Ai-je raison d’espérer ressusciter après ma mort?

Image
  Saint Paul enseignait aux chrétiens de Corinthe, païens nouvellement convertis à l’Évangile, que Jésus est ressuscité des morts et qu’eux aussi ressusciterons du tombeau pour une vie nouvelle, avec Jésus pour toujours. Ça leur était difficile d’y croire, car leur culture leur avait inculqué que les morts ne ressuscitent pas!  Aujourd’hui aussi, des raisons rattachées à la récente évolution de la culture au Québec rendent difficile d’adhérer fermement à cette vérité fondamentale de notre foi. Que signifie brûler les corps des  défunts? Que signifie répandre les cendres dans une rivière, sur un champ, ou encore les disséminer au gré du vent? Ou encore, en garder dans des pendentifs ou autres contenants de toutes sortes? La culture actuelle rend incertaine, floue l’avenir après la mort, et même s’il y a un tel avenir. Oui, il est opportun d’écouter à nouveau et de méditer ce ferme enseignement de Paul. Ce sont des Paroles de Dieu qui doivent éclairer et guider notre vie qu...

Mgr Ébacher XXX - L’espérance dans toute personne humaine

Image
  On peut donner une définition très large de l’espérance en affirmant qu’elle est « la foi en marche vers son objet ». Donc, il faut scruter la croyance ou la foi d’une personne, d’un groupe, pour discerner leur espérance. Et il faut bien reconnaitre que ces objets de foi sont très nombreux : ou très limités, très matériels, ou plus ou moins spirituels, pour aller jusqu’à la foi en une vie éternelle dans l’au-delà, là où tout serait bonheur et joie… Cette dernière espérance est en fait la « grande espérance », qui ne peut pas être dépassée. Le pape François affirmait : « Tout le monde espère. L’espérance est contenue dans le cœur de chaque personne comme un désir et une attente du bien, bien qu’en ne sachant pas de quoi demain sera fait. L’imprévisibilité de l’avenir suscite des sentiments parfois contradictoires : de la confiance à la peur, de la sérénité au découragement, de la certitude au doute. Nous rencontrons souvent des personnes d...

Mgr Ébacher XXIX - Est-ce un geste d’espérance de prier pour les défunts?

Image
  Certaines traditions chrétiennes enseignent de ne pas prier pour les défunts. Telle n’est pas la position de l’Église catholique. Le pape Benoît XVI est explicite sur ce point dans son encyclique sur l’espérance : « Un motif doit encore être mentionné ici, parce qu'il est important pour la pratique de l'espérance chrétienne. Dans le judaïsme ancien, il existe aussi l'idée qu'on peut venir en aide aux défunts dans leur condition intermédiaire par la prière (cf. par exemple 2 M 12, 38-45 : 1er s. av. JC). La pratique correspondante a été adoptée très spontanément par les chrétiens et elle est commune à l'Église orientale et occidentale. » « Que l'amour puisse parvenir jusqu'à l'au-delà, que soit possible un mutuel donner et recevoir, dans lequel les uns et les autres demeurent unis par des liens d'affection au-delà des limites de la mort – cela a été une conviction fondamentale de la chrétienté à travers tous les siècles et reste aussi aujourd...

Mgr Ébacher XXVIII - « …cette bienheureuse espérance… »

Image
  À chaque messe, après le Notre Père , le prêtre prie : « Soutenus par ta miséricorde, nous serons libérés de tout péché, à l’abri de toute épreuve, nous qui attendons que se réalise cette bienheureuse espérance : l’avènement de Jésus Christ, notre Sauveur. » Dans la 5 e préface commune, le prêtre, au nom de toute la communauté rassemblée, affirme : « … l’attente de sa venue dans la gloire affermit notre espérance. » Dans le Credo que nous proclamons en communauté chaque dimanche, il est affirmé : « Il reviendra dans la gloire pour juger les vivants et les morts ». C’est cette venue dans la gloire de Jésus, notre Roi et notre Juge, que notre liturgie nomme : « bienheureuse espérance ». Même si dans la sainte liturgie nous affirmons et même répétons notre attente fervente de la venue du Christ dans la gloire, désirons-nous vraiment avec ardeur cette venue du Christ glorieux, notre Roi, notre Juge? Ne faudrait-i...

Mgr Ébacher XXVII - La souffrance, école d’espérance

Image
  La souffrance fait partie de l'existence humaine. Il faut faire tout ce qui est possible pour l’atténuer. Mais l'éliminer complètement du monde n'est pas dans nos possibilités. Je cite Benoît XVI [1]  : « Ce n'est pas le fait d'esquiver la souffrance, de fuir devant la douleur, qui guérit l'homme, mais la capacité d'accepter les tribulations et de mûrir par elles, d'y trouver un sens par l'union au Christ, qui a souffert avec un amour infini. » (37) « L'homme a pour Dieu une valeur si grande que Lui-même s'est fait homme pour pouvoir compatir avec l'homme de manière très réelle, dans la chair et le sang, comme cela nous est montré dans le récit de la Passion de Jésus. De là, dans toute souffrance humaine est entré quelqu'un qui partage la souffrance et la patience; de là se répand dans toute souffrance la con-solatio ; la consolation de l'amour qui vient de Dieu et ainsi surgit l'étoile de l'espérance. […] Les saints o...

Mgr Ébacher XXVI - Nos engagements comme école d’espérance

Image
  « Tout agir sérieux et droit de l'homme est espérance en acte. Il l'est avant tout dans le sens où nous cherchons, de ce fait, à poursuivre nos espérances, les plus petites ou les plus grandes : régler telle ou telle tâche qui pour la suite du chemin de notre vie est importante; par notre engagement, apporter notre contribution afin que le monde devienne un peu plus lumineux et un peu plus humain, et qu'ainsi les portes s'ouvrent sur l'avenir. » [1] Benoît XVI explicite : « L'engagement quotidien pour la continuation de notre vie et pour l'avenir de l'ensemble nous épuise ou se change en fanatisme si nous ne sommes pas éclairés par la lumière d'une espérance plus grande, qui ne peut être détruite ni par des échecs dans les petites choses ni par l'effondrement dans des affaires de portée historique. […] Il est important de savoir ceci : je peux toujours encore espérer, même si apparemment pour ma vie ou pour le moment historique que je suis en...

Mgr Ébacher XXV - « La prière comme école de l'espérance »

Image
  Ce titre vient de l’encyclique de Benoît XVI sur l’espérance [1] . Le pape affirme d’abord : « Si personne ne m'écoute plus, Dieu m'écoute encore. Si je ne peux plus parler avec personne, si je ne peux plus invoquer personne – je peux toujours parler à Dieu. S'il n'y a plus personne qui peut m'aider – là où il s'agit d'une nécessité ou d'une attente qui dépasse la capacité humaine d'espérer, Lui peut m'aider. Si je suis relégué dans une extrême solitude...; celui qui prie n'est jamais totalement seul. » Le pape donne l’exemple du Cardinal Nguyên Van Thuan. « Durant treize années de prison, dans une situation de désespoir apparemment total, l'écoute de Dieu, le fait de pouvoir lui parler, devint pour lui une force croissante d'espérance qui, après sa libération, lui a permis de devenir pour les hommes, dans le monde entier, un témoin de l'espérance – de la grande espérance qui ne passe pas, même dans les nuits de la solitude. »...

Mgr Ébacher XXIV - L’espérance chrétienne est-elle individualiste?

Image
  Me vient à l’esprit un chant de saint Grignion de Montfort qui fut très populaire : « Je n'ai qu'une âme qu'il faut sauver, de l'éternelle flamme il faut la préserver. » Oui, sans doute! Mais est-ce là l’espérance chrétienne dans toutes ses dimensions? Grignion de Montfort savait fort bien que non, lui qui fut un missionnaire si valeureux et fonda des communautés missionnaires. Dans son encyclique sur l’espérance [1] , le pape Benoît XVI pose la question avec grande insistance, marquant ainsi l’importance de bien comprendre l’espérance chrétienne dans ses dimensions ecclésiales et sociales. L’espérance chrétienne consisterait-elle en « un pur individualisme, qui aurait abandonné le monde à sa misère et qui se serait réfugié dans un salut éternel uniquement privé? » (13) Sa réponse est négative! « Le salut a toujours été considéré comme une réalité communautaire. […] Cette vie véritable, vers laquelle nous cherchons toujours de nouveau à tendre, e...

Mgr Ébacher XXIII - Désirons-nous la vie éternelle?

Image
  Une chanson populaire affirme : « Tout le monde veut aller au ciel, mais personne ne veut mourir. » Pourtant, certains de mes amis pensent qu’aller au ciel pour toujours, ce serait fort ennuyeux. Ils ne semblent pas le désirer du tout! Qu’est-ce donc que la vie éternelle? Benoit  XVI, dans son encyclique sur l’espérance , pose la question. Je retiens quelques-unes de ses considérations. « Voulons-nous vraiment cela – vivre éternellement? Peut-être aujourd'hui de nombreuses personnes refusent-elles la foi simplement parce que la vie éternelle ne leur semble pas quelque chose de désirable. […] Continuer à vivre éternellement – sans fin – apparaît plus comme une condamnation que comme un don. Bien sûr, on voudrait renvoyer la mort le plus loin possible. Mais vivre toujours, sans fin – en définitive, cela peut être seulement ennuyeux et en fin de compte insupportable. » (10) Puis Benoît XVI nous aide à raffiner notre idée de la vie éternelle. « L'éternité n'est pas une succes...

Mgr Ébacher XXII - L’espérance chrétienne transforme la vie

Image
  C’est là une certitude fondamentale plusieurs fois affirmée par Benoît XVI dans son encyclique sur l’espérance [1] . Je le cite. L’essentiel pour la vie des premiers chrétiens, c’était « le fait d'avoir reçu comme don une espérance crédible ». Leur vie en était transformée. « Paul rappelle aux Éphésiens que, avant leur rencontre avec le Christ, ils étaient “sans espérance et sans Dieu dans le monde” (cf.  Ep  2, 12). Naturellement, il sait qu'ils avaient eu des dieux, qu'ils avaient eu une religion, mais leurs dieux s'étaient révélés discutables et, de leurs mythes contradictoires, n'émanait aucune espérance. Malgré les dieux, ils étaient “sans Dieu” et, par conséquent, ils se trouvaient dans un monde obscur, devant un avenir sombre.  […] » « C'est dans le même sens qu'il [.. Paul] dit aux Thessaloniciens : vous ne devez pas être “abattus comme les autres, qui n'ont pas d'espérance” ( 1 Th  4, 13). Ici aussi, apparaît comme é...