Comme le vent dans les voiles || 5e dimanche du temps ordinaire - Année C


 5e dimanche du temps ordinaire

6 février 2022

Objet : réflexion sur l’évangile de Luc 5, 1-11


« Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras » (Luc 5, 10)

 Nous sommes tous à un moment ou l’autre bombardés de publicités ou de propositions qui nous invitent à acheter un produit, à adhérer à un club ou à une organisation, etc. Par expérience, nous avons développé de bons mécanismes de protection qui nous rendent prudents et nous amènent alors à nous poser cette question : « Quelle est ‘ l’attrape ’ dans cet appel à acheter, à adhérer, à suivre… ?». Les beaux parleurs, les vendeurs de rêves, les proposeurs de solutions miracles sont constamment à l’affût de notre attention.

Pierre et ses compagnons de pêche, Jacques et Jean, ne sont pas des hommes désœuvrés qui attendent que le temps passe. Ils travaillent pour vivre et sont probablement responsables de leurs familles. Des beaux parleurs, des hommes intéressants, ils en voient certainement tous les jours mais ils sont contents de leur situation et sont prudents. Si Pierre laisse Jésus monter dans sa barque et accepte de s’éloigner du rivage pour que les gens présents puissent tous le voir et l’écouter, c’est parce que Jésus leur inspire confiance par son comportement et ses paroles. Lorsqu’une personne se présente bien et tient des propos intelligents, nous sommes, tout comme Pierre, Jacques et Jean, naturellement portés à lui laisser la chance de leur dire quelque chose.

Les paroles de Jésus à ce moment ne nous sont pas révélées dans l’évangile de Luc. Cependant, la suite de l’histoire nous révèle deux choses : d’une part, Pierre et ses compagnons ne l’ont pas ramené au rivage en lui disant : « tu nous fais perdre notre temps ! » ou encore « tu racontes n’importe quoi ! ». D’autre part, ils acceptent de se remettre à pêcher comme Jésus le demande car il a gagné leur confiance par sa façon de se comporter et par l’intérêt que suscitent ses paroles. Une fois la confiance établie, Jésus leur révèle alors, au moyen d’une pêche miraculeuse, un deuxième appel : l’engagement à le suivre et à réaliser une grande mission.

 Pierre, Jacques et Jean sont alors prêts à aller plus loin que la confiance car ils ont aussi été témoins de la puissance qui habite Jésus et de son respect de leurs habiletés. Ils prennent alors conscience que si Jésus est capable de faire d’eux d’extraordinaires pêcheurs de poissions, il est aussi capable de faire d’eux des pêcheurs capables de trouver ces hommes et ces femmes qui ont besoin de rencontrer Jésus, d’entendre ses paroles et de laisser agir en eux sa puissance salvatrice. Jésus leur apporte alors le dernier argument pour qu’ils répondent sans hésitation : « Sois sans crainte » dira-t-il à Pierre et ses compagnons. Aujourd’hui, l’appel de Jésus est toujours d’actualité. Sa façon de faire n’a pas changé. Il nous demande de l’accueillir avec confiance, d’écouter avec ouverture ses paroles et de le laisser réaliser, sans crainte tout en utilisant nos habiletés, son grand projet d’Église.

 Charles Fournier, s.m.

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