Mgr Ébacher XXXII - La définition du chrétien : une personne qui espère
Les précédentes réflexions sur l’espérance
nous ont conduits à scruter divers aspects de cette vertu théologale et à
saisir qu’elle est au cœur du dynamisme quotidien de la vie chrétienne. Déjà, saint
Paul l’enseignait à ses jeunes chrétiens, venus du paganisme. Il appliquait
cette certitude de la place essentielle de l’espérance dans toute vie de disciple
de Jésus à diverses situations que vivent ces personnes.
Par exemple, il les interpelle
vivement au sujet de leur conduite morale. « La volonté de Dieu, c’est que
vous viviez dans la sainteté, en vous abstenant de la débauche, et en veillant
chacun à rester maître de son corps dans un esprit de sainteté et de respect,
sans vous laisser entraîner par la convoitise comme font les païens qui ne
connaissent pas Dieu » (1 Th. 4, 3-5), donc qui sont sans espérance.
Certes, les païens de l’époque avaient
des dieux, auxquels ils ne faisant pas tellement confiance! Et ils avaient,
comme tout être humain, divers espoirs qui animaient leur vie. Mais ils
n’avaient pas la foi au Dieu unique ni à son Fils incarné, Jésus, mort et
ressuscité pour tous les humains. Donc, leur vie morale restait bien erratique,
au gré des diverses philosophies ou coutumes des divers peuples. Ils n’avaient
pas la « grande espérance » qui aurait servi d’étoile polaire pour
toute leur vie. Les chrétiens, au contraire, suivent leur Seigneur et Maître
Jésus qui leur enseigne la route droite à suivre. En y marchant avec foi et
amour, ils espèrent la vie éternelle.
Et quant à l’attitude à
développer devant la douloureuse réalité des sœurs et frères chrétiens décédés,
Paul explique : « Il ne faut pas que vous soyez abattus comme les
autres, qui n’ont pas d’espérance. Jésus, nous le croyons, est mort et
ressuscité; de même, nous le croyons aussi, ceux qui se sont endormis, Dieu,
par Jésus, les emmènera avec lui. » (I Th. 4, 13-14) Ce sera le Jour de la
résurrection des morts et du retour du
Seigneur glorieux.
Puisque c’est là l’ultime
espérance des chrétiens, ils doivent dès cette vie agir en conséquence.
« Vous savez très bien que le jour du Seigneur vient comme un voleur dans
la nuit. […] Mais vous, frères, comme vous n’êtes pas dans les ténèbres, ce
jour ne vous surprendra pas comme un voleur. En effet, vous êtes tous des fils
de la lumière, des fils du jour; nous n’appartenons pas à la nuit et aux
ténèbres. Alors, ne restons pas endormis comme les autres, mais soyons
vigilants et restons sobres. […] Mettons la cuirasse de la foi et de l’amour et
le casque de l’espérance du salut. » (5, 2-8)
J’aime que Paul compare l’espérance
à un casque. Dans la vie quotidienne, le casque est nécessaire face à tant de
dangers de toutes sortes. Il protège la tête et réduit les risques de multiples
blessures, y compris les fractures du crâne, les coupures et les ecchymoses. Casque
de moto, de chantier, de mineur, de pompier, de policier, etc. Peu importe le
type de casque de sécurité, il est un signe de vouloir-vivre, d’espérance de
vivre… Le casque de l’espérance est obligatoire pour mener une vie chrétienne dynamique!
Les attaques de l’ennemi sont
violentes, sournoises! Avec ténacité et courage, « mettons la cuirasse de
la foi et de l’amour et le casque de l’espérance du salut » (5, 8). Voilà
bien notre armement de chrétiens, de chrétiennes!
Veillons donc, animés par une foi
active, une charité qui se donne de la peine, une espérance qui tient bon,
jusqu’à ce que vienne le Seigneur de Gloire pour nous amener avec lui.
Prions avec l’Église :
Vraiment il est juste et bon,
pour
ta gloire et notre salut,
de
t’offrir notre action de grâce,
toujours et en tout lieu,
Seigneur, Père très saint,
Dieu éternel et tout-puissant,
par
le Christ, notre Seigneur.
Le
rappel de sa mort
provoque notre amour,
l’annonce de sa résurrection
ravive notre foi,
et
l’attente de sa venue dans la gloire
affermit notre espérance.
C’est
pourquoi, avec les saints et tous les anges,
nous
te louons et sans fin nous proclamons :
Saint! Saint! Saint! Le Seigneur, Dieu de
l’univers!
Le ciel et la terre sont remplis de ta
gloire.
Hosanna au plus haut des cieux!
Béni soit celui qui vient au nom du
Seigneur,
Hosanna au plus haut des cieux.
5e
préface commune
† Roger Ébacher
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