Mgr Ébacher XXX - L’espérance dans toute personne humaine

 


On peut donner une définition très large de l’espérance en affirmant qu’elle est « la foi en marche vers son objet ». Donc, il faut scruter la croyance ou la foi d’une personne, d’un groupe, pour discerner leur espérance. Et il faut bien reconnaitre que ces objets de foi sont très nombreux : ou très limités, très matériels, ou plus ou moins spirituels, pour aller jusqu’à la foi en une vie éternelle dans l’au-delà, là où tout serait bonheur et joie… Cette dernière espérance est en fait la « grande espérance », qui ne peut pas être dépassée.

Le pape François affirmait : « Tout le monde espère. L’espérance est contenue dans le cœur de chaque personne comme un désir et une attente du bien, bien qu’en ne sachant pas de quoi demain sera fait. L’imprévisibilité de l’avenir suscite des sentiments parfois contradictoires : de la confiance à la peur, de la sérénité au découragement, de la certitude au doute. Nous rencontrons souvent des personnes découragées qui regardent l’avenir avec scepticisme et pessimisme, comme si rien ne pouvait leur apporter le bonheur. »[1]

Il est donc nécessaire, urgent même, de veiller à témoigner de notre espérance, de notre recherche de bonheur, à toute personne qui, autour de nous, vit dans l‘angoisse, la déception, la peur. Car ces désirs du bien, au cœur de tout être humain, sont à reconnaitre avec un profond respect et à encourager par des actes de soutien et de consolation.

Quelle fut l’espérance vécue dans le peuple juif avant Jésus? Tout l’Ancien Testament est l’histoire d’une longue espérance. Paul Claudel l’affirme dans son style poétique : L’Ancien Testament est « une histoire moins suivie que poursuivie, à quoi se superposent des éjaculations lyriques, des préceptes moraux, des règlements rituels et l’exhalation de désirs du côte de l’avenir et de l’inconnu, de plus en plus pressants et précis. » [2]

L’histoire sainte est une histoire ouverte sur le futur. Elle est une attente ouverte à la nouveauté d’une vie différente, œuvre de Dieu. En somme : promesse anticipée, puis réalisée, relançant l’espérance… Cette histoire sainte menée par les promesses répétées de Dieu aux croyants d’alors est une marche, un pèlerinage guidé par un profond désir de bonheur.

Cette aspiration est alors limitée à des réalités terrestres, car ce n’est qu’en Jésus, sa mort et sa résurrection que seront révélées les ultimes richesses vers lesquelles tend l’espérance humaine dans ses diverses étapes, en passant par bien des chemins obscurs, mais qui gardent l’âme tendue vers la joie, la paix, la lumière, en somme : le bonheur.

Le pape Léon XIV affirmait fermement l’espérance chrétienne dans son homélie du dimanche 3 août 2025 à la messe marquant la fin du jubilé des jeunes, alors qu’il traitait des  grandes questions de l'existence. Il cite saint Augustin qui, parlant de sa recherche intense de Dieu, se demandait : « Quel est donc l’objet de notre espérance […]? Est-ce la terre? Non. Est-ce quelque chose qui vient de la terre, comme l’or, l’argent, l’arbre, la moisson, l’eau […]? Ces choses plaisent, elles sont belles, elles sont bonnes. Cherche celui qui les a faites, c’est Lui ton espérance » (Sermon 313/F, 3). [3]» C’est Jésus, mort et ressuscité pour nous.

Prions avec l’Église :

Seigneur Dieu,

par l’abaissement de ton Fils,

tu as relevé le monde déchu;

donne à tes fidèles une joie sainte;

tu les as tirés de l’esclavage du péché;

fais-leur connaître le bonheur éternel.

Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,

qui vit avec toi dans l’unité du Saint-Esprit,

Dieu, pour les siècles des siècles.

Oraison du 14e dimanche du temps ordinaire

† Roger Ébacher


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