Comme le vent dans les voiles || Sixième dimanche du temps ordinaire - Année C


Première Lecture : Jer 17:5-8 || Psaume : Ps 1:1-2, 3, 4 and 6 || Deuxième Lecture : 1 Cor 15:12, 16-20 || Evangile : Lc 6:17, 20-26


Alléluia. Alléluia.
Réjouissez-vous, tressaillez de joie,
dit le Seigneur,
car votre récompense est grande dans le ciel.
Alléluia. (Lc 6, 23)

À la lecture de l’évangile de ce dimanche, me revient en mémoire ce que Dieu disait à Israël en Dt 20,15.19 : « Vois! Je mets aujourd’hui devant toi la vie et le bonheur (bénédiction), ou bien la mort et le malheur (malédiction). Choisis donc la vie… ». C’est exactement le même choix que Jésus nous invite à faire en nous présentant successivement quatre attitudes de bonheur (Béatitudes) et quatre attitudes de malheur. Et il est à noter que la 1ère lecture (« Maudit soit l’homme… » et « Béni soit l’homme… ») et le Psaume (« Heureux est l’homme… » et « Tel n’est pas le sort des méchants ») se situent dans la même logique d’invitation à choisir la vie, le bonheur, la bénédiction.
Je trouve très réconfortant que Jésus se soucie de notre bonheur en tenant compte des moindres aspects de notre vie à savoir : de notre situation matérielle (« Heureux, vous les pauvres… »); de nos besoins essentiels/les plus élémentaires (« Heureux, vous qui avez faim maintenant… »); de nos sentiments/émotions (« Heureux, vous qui pleurez maintenant… »); de nos relations avec les autres (« Heureux êtes-vous quand les hommes vous haïssent… »). Je trouve très encourageant de savoir que je peux être quand même heureux, même au milieu de ces diverses situations difficiles apparemment en contradiction avec le bonheur. Mais comment donc est-ce possible? Arrêtons-nous aux deux dernières béatitudes pour nous faire une idée.
« Heureux, vous qui pleurez maintenant, car vous rirez ». A priori, il n’est certainement pas bon d’être dans l’affliction et de faire des pleurs et de la tristesse une Béatitude. Mais cette Béatitude me rappelle ces mots d’une parabole de Jésus en guise de reproche à ses contemporains : « Nous avons joué de la flûte, et vous n’avez pas dansé. Nous avons entonné des chants de deuil, et vous n’avez pas pleuré ». Au lieu de danser au son de la flûte, les contemporains de Jésus ont plutôt pleuré; et au lieu de pleurer aux chants de deuil, ils ont plutôt dansé. Je comprends que toutes les joies que nous éprouvons ne sont pas nécessairement saines ou constructives. En revanche, même si le sentiment de tristesse est souvent destructeur, une certaine forme de tristesse peut être épanouissante parce que guidée par la solidarité, par la compassion, par l’empathie, par la charité.
« Heureux êtes-vous quand les hommes vous haïssent et vous excluent… ». Oui, je reconnais que c’est très douloureux et très déprimant de se voir rejeté par les autres à cause de ses convictions. Mais le rejet le plus grave et le plus destructeur qu’on puisse expérimenter, c’est le rejet de soi par soi, c’est-à-dire quand on en vient à renier ses convictions pour être accepté par les autres. Jésus veut nous dire que l’harmonie avec soi-même est beaucoup plus importante que l’harmonie avec les autres pour nous mener au bonheur. Il faut que l’harmonie avec les autres soit construite sur le roc de l’harmonie avec soi-même; sinon l’harmonie avec les autres n’est que factice et ne peut nous conduire à un épanouissement et un bonheur réels. Recherchons d’abord l’harmonie avec nous-mêmes, et l’harmonie avec les autres nous sera donnée par surcroît.
Merci Seigneur de nous montrer le vrai chemin du bonheur.

HOUETOUNGAN Constantin

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