Bien chers amis et amies,
Par lequel commencer... Bon
carême ou bonne St Valentin?
Je te souhaite les deux
et tu choisiras dans l'ordre ce que tu préfères ... chacun
exprimant l'amour qui enveloppe nos vies. Même si la St Valentin ne correspond
à aucune fête religieuse, elle fait partie de notre paysage culturel. Comme le
carême, elle peut nous amener à Pâques.
Vous
l'avez sans doute remarqué... Durant le carême, tout se passe comme si on était
appelé d’une manière spéciale à multiplier les exercices de piété, à
intensifier la prière et à devenir plus charitable. L’évangile d’aujourd’hui
nous met cependant en garde : le carême est tout sauf un spectacle... pour
obtenir la gloire humaine. Il n’est pas d’abord un temps d’exercices pieux à faire d’un air contrit.
C’est le temps de Dieu, le temps de la vie véritable, de sa présence en nous ;
le temps de l’amour ; le temps du renouvellement et de l’approfondissement de
notre relation à Dieu, aux autres, à nous-mêmes. On a quarante jours pour s’en
souvenir et s’en convaincre à nouveau ! Et au bout, il y a Pâques.
C’est
un temps qui nous prépare au temps fort de Pâques. C’est important les moments
forts dans nos vies ; ils nous retournent, nous convoquent à la vie. Par
exemple, la naissance d’un bébé, ça se passe dans bien des cas en quelques
heures. Pourtant il faut plusieurs mois de préparation et d’attente. Ça prend
moins d’une minute pour que les amoureux échangent leurs consentements.
Pourtant, il faut des mois, voire des années pour se préparer. Ainsi la
traversée de la mer rouge s’est faite en une nuit. Mais il y a eu un long temps
de préparation et quarante ans de désert après. Il a fallu trois ans pour la
vie publique de Jésus, mais avant il y a eu trente ans dans le quotidien de
Nazareth. Le passage de la nuit du tombeau à la clarté du matin de Pâques s’est
fait en quelques jours. Il y a eu pourtant trois ans d’intense activité de la
part de Jésus.
Notre
vie chrétienne, c’est aussi cela : un moment fort (un jour, une nuit), et ça
irrigue toute une vie souvent banale et quotidienne de quarante jours ou
quarante ans ou plus. Le temps du carême est de cette saveur-là : la
saveur du quotidien et du banal. Il est orienté vers le temps fort de
Pâques.
Carême nous rappelle
l’unique commandement, celui de l’amour de Dieu, du prochain et de soi. Il
n’est donc pas d’abord un programme d’exception. L’aumône, cela concerne ma
relation quotidienne à l’autre, au prochain. La prière, il en va de ma relation
à Dieu. Le jeûne, c’est ma relation avec moi-même. Et tout cela est une affaire
de tous les jours. Chaque jour pour vivre comme des justes, c’est-à-dire nous
laisser ajuster par le Seigneur. Avec un tel programme, comment carême peut-il
être un temps de tristesse? C’est un temps pour savourer pleinement la Vie qui
se déploiera à Pâques.
Joyeux carême et bonne St-valentin. Je
vous aime.
Paix et tout bien
Rodhain Kasuba, prêtre