Nicole Fortier-Courcy continue sa présentation de l’encyclique du pape François sur la fraternité universelle.
Sans crainte de se tromper, on peut penser que depuis des temps immémoriaux, les relations entre les humains n’ont pas toujours été de tout repos. La Bible est remplie d’exemples : depuis Caïn et Abel, depuis Job jusqu’à Jésus et de Jésus jusqu’à nous. L’histoire se répète, nous dit le pape François qui reprend au 1er chapitre de cette encyclique nombre de vicissitudes de notre temps; mais il nous promet des chemins d’espoir : « À la recherche d’une lumière au milieu de ce que nous vivons, et avant de présenter quelques pistes d’action, » (no 56) il nous propose au 2e chapitre un réflexion sur la parabole du bon Samaritain intitulée « Un étranger sur le chemin. »
Afin de bien m’en imprégner, je prends le temps de lire ce texte de l’évangéliste Luc (10, 25-35). Je peux même en faire une Lectio Divina. (Cf. https://lectiodivina.catholique.fr/quatre-etapes-de-la-lectio-divina/ pour connaître cette méthode.)
Si « les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps…sont aussi les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des disciples du Christ, » (no 56) cette parabole m’interpelle aujourd’hui en tant que croyant ou croyante. Auquel de ces personnages est-ce que je m’identifie?
L’homme blessé : « Un homme…tomba au milieu de brigands qui, après l’avoir dépouillé et roué de coups, s’en allèrent, le laissant à moitié mort. »
M’arrive-t-il de me sentir comme la personne blessée? À ces moments-là, de qui est-ce que j’attends de l’aide? Quelle est ma confiance que le Seigneur prendra soin de moi par l’intermédiaire d’un « proche prochain »? (no 80)
Le prêtre et le lévite : « Un prêtre le vit et passa outre. Pareillement un lévite… »
L’histoire se répète encore de nos jours : « Une personne est agressée dans la rue et beaucoup s’enfuient comme s’ils n’avaient rien vu. » (no 65) M’arrive-t-il de passer outre comme le prêtre et le lévite? M’arrive-t-il de faire comme si je ne voyais pas? Est-ce que je prends le temps de m’arrêter?
Le Samaritain (un étranger) « Il s’approcha, banda ses plaies, y versant de l’huile et du vin puis il le chargea sur sa propre monture…prit soin de lui. »
Comment puis-je être « présence » auprès d’une personne blessée? Est-ce que je confie par avance cette personne au Seigneur? Est-ce que je me confie moi-même, sachant que je ne serai jamais à la hauteur?
« Dans les traditions juives, le commandement d’aimer et de prendre soin de l’autre semble se limiter aux relations entre les membres d’une même nation. » (no 59) « Dans la communauté de Jean, il était demandé de bien accueillir les frères. .. bien que ce soient des étrangers. » (no 62) Quelle est ma compréhension à moi du mot prochain?
Est-ce que mes prières, mes soins se limitent aux membres de ma famille, à mes groupes d’appartenance, à mes compatriotes? Qu’en est-il de mes prières universelles? Puis-je être là au nom de cette présence de Dieu qui ne nous abandonne pas?
Prière
Seigneur Jésus, tu me dis : Fais cela et tu vivras! Apprends-moi à faire de même selon les situations, selon mes capacités, enseigne-moi qui est mon prochain, appelle-moi à ouvrir les yeux sur la souffrance qui afflige notre monde. « Face à tant de douleurs, à tant de blessures, la seule issue, c’est d’être comme le bon Samaritain, » (no 67) nous rappelle le Saint Père.
Quel beau cadeau que cette encyclique!