60 ans de présence des Pères Eudistes dans le diocèse de Gatineau, en Outaouais


Pour réfléchir, ne serait-ce que quelques minutes, sur le rayonnement et la fructification de la présence eudiste dans le diocèse de Gatineau depuis 1959 jusqu’à nos jours, il faut d’abord nous rappeler le charisme de cette Congrégation.


J’ai consulté sur le WEB  le site des Eudistes. La première phrase que j’y trouve les définit comme suit : « Les Eudistes ensemble pour la mission. » Et l'on a immédiatement ajouté une citation du fondateur : « Avec un grand cœur et un grand amour. » Voilà ce que furent les Eudistes avec nous en Outaouais : « Ensemble pour la mission, avec un grand cœur et un grand amour. »

Ce qui caractérise la Congrégation de Jésus et Marie, communément appelée « les Eudistes », c’est sa double finalité apostolique : collaborer à l’œuvre de l’évangélisation ainsi qu’à la formation de bons ouvriers et ouvrières de l’Évangile, prêtres et laïcs.

Jean Eudes, saisi par l’amour de Jésus, a porté dans son cœur les détresses et les besoins des hommes et des femmes de son temps. À la suite de leur fondateur, les Eudistes cherchent à ouvrir, avec audace, des voies pour faire grandir le Royaume de Jésus, et ce « avec un grand cœur et un grand amour ». Ces prêtres, ainsi que des laïcs associés, partagent leur vie de prière, leurs expériences et leurs engagements apostoliques.

La première présence eudiste dans l’Outaouais remonte à 1959-60 (construction du Scolasticat des Eudistes). Pendant quelques années, séminaristes eudistes et séminaristes du diocèse (après la fondation du Séminaire diocésain en 1963) ont cohabité, partageant la spiritualité et la vision missionnaire de Jean Eudes.

Puis la communauté s’est orientée vers un autre type d’implication dans le milieu : enseignement, ministère paroissial, accueil de personnes désirant vivre un temps de ressourcement ou d’accompagnement personnel. C’est ainsi qu’est né Champboisé.

En relation avec l’Église diocésaine et en accord avec ses orientations pastorales en vue de la formation chrétienne des adultes, les Eudistes ont œuvré à promouvoir la croissance des personnes et des groupes, spécialement par des temps de réflexion à partir d’expériences de vie et selon l’esprit et les valeurs évangéliques.

Certains Pères ont rayonné avec plus d’éclat. Bien sûr, je pense à l’unique et flamboyant Père Nazaire, pilier du mouvement charismatique et fondateur de trois mouvements issus du Cursillo. Mais tous, chacun selon son appel particulier, ont été dans notre milieu des porteurs de l’Évangile, des révélateurs de la tendresse et de la bonté du Père pour nous. Durant ces années, ils ont œuvré parmi nous et avec nous « avec un grand cœur et un grand amour », nous révélant les secrets du Cœur de Jésus et du Cœur de Marie.

Je tiens à souligner les relations de fraternité que les Pères Eudistes ont voulu vivre avec le clergé diocésain, sans bien sûr exclure les confrères des autres communautés en service ministériel parmi nous.

Fait aussi partie du rayonnement et de la fructification des Eudiste la présence des associés. Ces personnes laïques, nourries des textes de Jean Eudes, rayonnent la spiritualité eudiste dans leur milieu de vie.

Je ne veux pas terminer cet hommage sans un bref témoignage personnel. Depuis que je connais des eudistes, soit depuis juillet 1979 sur la Côte-Nord, et depuis 1988 en Outaouais, j’ai maintes fois expérimenté l’amitié, la compréhension, l’apport spirituel de ces disciples de Jean Eudes pour leur évêque. Ils furent pour moi de précieux soutiens aussi bien dans ma vie spirituelle et psychologique que pastorale. Je les remercie de tout cœur.

Paroisse Ste-Rose-de-Lima, Gatineau, 27 avril 2019.

† Roger Ébacher

Archevêque émérite de Gatineau

Avec nous


Jésus a marché sur notre terre, comme un des nôtres. Quand est venu le moment, il a appelé des hommes pour être ses apôtres et bientôt de nombreux disciples les ont rejoints. Il a vécu trois ans avec eux, se promenant à travers la Galilée, la Judée et même la Samarie, enseignant, parlant de son Père et guérissant des malades. De nombreuses personnes ont été transformées par sa présence.
 

Après sa résurrection, il a passé du temps avec ses apôtres. Ces dernières rencontres avec eux étaient comme une dernière préparation pour leur mission. C'est à la Pentecôte que l'élan du don de l'Esprit fera d'eux de vrais missionnaires de l'Évangile.
 
Des missionnaires habités par le commandement nouveau donné par Jésus lors de son dernier repas avec eux. Son commandement : aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimé. C'est cet amour qui sera leur plus grand témoignage de vrais disciples du Christ.

Nous oublions parfois que l'amour est la seule chose qui importe. Si l'amour manque, il n'y a plus de témoignage. Nous n'avons pas à chercher des signes spectaculaires qui nous révéleraient que Dieu est vraiment présent. Ce n'est pas que ce soit impossible. Mais à force de guetter l'extraordinaire, nous oublions que nous avons à être signe de l'amour de Dieu pour les personnes que nous rencontrons au fil des jours. Comme Jésus l'a fait pour ses contemporains.

Cette présence de Dieu dans nos vies, c'est en vivant le moment présent que nous la sentirons. Cette présence est dans tous les gestes, les regards, les paroles de bonté que nous recevons ou que nous donnons. C'est le désir d'une vraie relation avec Lui qui ouvrira notre cœur à sa présence dans notre quotidien. Et c'est ça qui sera extraordinaire. Je crois que c'est ce qui habitait les disciples et les témoins qui les ont suivis.
 
C'est tous les jours que Dieu, Père, Fils et Esprit est présent sur la terre. Par son amour, par nos gestes, par nos paroles et simplement par l'amour que nous aurons les uns pour les autres.

 
Suzie Arsenault
Adjointe à la coordination pastorale